David

Comment avez-vous découvert l’existence de la vocation de consacré séculier ?

J’ai découvert la consécration séculière à la suite d’un discernement vocationnel qui a germé en moi après les Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro en août 2013 et deux étapes CAPITALES de cette expérience spirituelle intense : ma rencontre nouvelle avec le Christ et une rencontre avec un sans-abri. Presque un an après ces JMJ, j’ai commencé à me poser la question de ma vocation. Assez rapidement, l’idée d’une vocation au célibat pour le Christ s’est dégagée. À cette époque, un ami était déjà en chemin dans un institut séculier et il me racontait souvent ce qu’il vivait. C’est comme ça que j’ai entendu parler pour la première fois des instituts séculiers.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette vocation ?

Au cours de mon chemin de discernement accompagné, une évidence s’imposa assez vite : j’étais déjà bien installé dans ma vie d’Église, ma vie de chrétien engagé dans ma vie quotidienne et dans ma vie professionnelle, dont l’importance est extrêmement forte pour moi. Toute cette vie, je ne me sentais pas appelé à quitter quoi que ce soit mais au contraire à m’y enraciner encore davantage avec le désir d’y être témoin du Christ Ressuscité auprès de tous ceux que j’y rencontrais. Ce que j’avais alors entendu des instituts séculiers m’a fait comprendre que la vocation de laïc consacré correspondait parfaitement à mon appel. Par des rencontres, j’ai découvert le Prado. Le Prado et la spiritualité d’Antoine Chevrier m’ont séduit : la résonance entre l’Évangile et la vie, la contemplation quotidienne de Jésus Christ dans l’Évangile, la vie au plus près du Christ et des pauvres.

Comment avez-vous été accompagné durant votre discernement ?

Pour vivre mon discernement du mieux possible, j’ai d’abord demandé à un vieux prêtre que j’affectionnais de m’accompagner spirituellement. Puis en parallèle, j’ai rejoint le groupe de discernement vocationnel de mon diocèse (Lyon) : « Le groupe Samuel ». Au terme des deux années avec le « groupe Samuel », j’ai suivi une retraite de discernement selon les Exercices de Saint Ignace. Juste avant cette retraite, le prêtre accompagnateur du groupe Samuel m’avait parlé d’un de ses paroissiens, laïc consacré du Prado. Après la retraite, je lui ai demandé de me le présenter et j’ai alors entamé mon chemin avec le Prado.

Quelles ont été les grandes étapes de votre engagement ?

La vocation de laïc consacré est une forme de vie consacrée, elle est une vocation à part entière. C’est la vocation que le Christ a choisie pour moi et comme le Christ a fait avec ses apôtres, mon discernement s’est fait en plusieurs étapes. D’abord, j’ai rejoint une équipe de relecture de vie de laïcs consacrés du Prado lors de leurs week-ends mensuels de récollection, un week-end par mois. Au bout d’une année d’accueil, j’ai été invité à formuler une demande d’entrée en première formation pour deux années, puis une demande d’engagement temporaire de cinq ans. Je suis engagé temporairement au Prado depuis trois belles années.

Quels liens entretenez-vous avec les autres membres de votre institut ?

Mes liens avec les autres membres de ma Fraternité, ils sont extrêmement importants pour moi. Sans vie communautaire, la vie fraternelle n’en a que plus d’importance. Au Prado, nous fonctionnons en équipe de révision de vie. J’ai la chance, à Lyon, de ne pas être isolé géographiquement ; je vis proche d’autres laïcs consacrés de ma famille du Prado et j’ai la chance de pouvoir faire partie d’une équipe de révision de vie composée de plusieurs des branches de ma famille : laïcs consacrés hommes et femmes et un diacre. C’est un temps extrêmement important pour nous : c’est l’oxygène de notre vocation, nos équipes. J’ai aussi d’autres frères plus éloignés géographiquement. On se retrouve pour une session d’été chaque année et puis on s’appelle, on prend des nouvelles les uns des autres. Ils sont vitaux pour moi, j’ai besoin d’eux pour vivre ma vocation. On est attentifs aux plus âgés et fatigués.

Qu’est-ce qui vous rend heureux dans votre vie de consacré séculier ?

Je mesure tous les jours à quel point je suis un consacré heureux. Et j’en rends grâce. Ma vocation au cœur du monde, au plus près des pauvres, souvent des gens aux périphéries les plus en marge de la société, et le désir de suivre Jésus Christ de plus près me font vivre des choses particulièrement belles et profondes. La veille de Noël 2024, lors d’une maraude auprès des prostituées, j’ai rencontré V., elle est Espagnole, croyante. Après avoir discuté un peu et en voyant son chapelet accroché au rétroviseur de son camion, je me suis assis à côté d’elle et je lui ai demandé si elle voulait qu’on prie ensemble. V. a saisi une couverture « Pour être plus décente », comme elle a dit, et on a commencé à prier ensemble. Jésus était avec nous. C’était profondément beau ! Être laïc consacré, c’est vivre des choses extraordinaires dans de petites choses ordinaires (relations avec nos voisins, nos rencontres du quotidien…).

Que pouvez-vous dire aux jeunes attirés par la vie consacrée ?

Aux jeunes attirés par la vie consacrée, je dirais que c’est une grande et belle vocation et de ne pas hésiter, de réentendre l’appel de Jésus : « Ne crains pas, crois seulement » et à sa suite, celle de Jean-Paul II aux jeunes des JMJ : « N’ayez pas peur, ouvrez toutes grandes les portes du Christ », vous serez heureux ! »

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