Père Jean-Luc

Comment avez-vous découvert l’existence de la vocation de consacré
séculier ?

Au séminaire ; je connaissais des prêtres du Prado et des séminaristes parce qu’une maison de formation se trouvait près de chez moi et les séminaristes étaient engagés dans la pastorale des jeunes.
Ensuite, quand je suis rentré au séminaire, j’ai découvert que le séminaire du Prado formait des prêtres diocésains et que la vocation de consacré séculier nécessitait un autre chemin de discernement. C’est moi qui ai demandé à être formé au séminaire du Prado – qui n’existe plus – pour être prêtre diocésain mais il était évident pour moi que, une fois prêtre, je m’engagerais dans ce discernement.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette vocation ?

Ma vocation de prêtre est assez indissociable de ma vocation de consacré séculier parce que c’est la figure du père Chevrier – fondateur du Prado, institut séculier – qui m’a attiré dans ma vocation de prêtre.
C’est une façon singulière de vivre le ministère de prêtre diocésain ; je me sens à la fois pleinement prêtre diocésain et pleinement membre de mon institut séculier. Je crois que je pourrais dire indifféremment : « Je suis prêtre du diocèse de Lyon et je suis membre de l’Institut Séculier du Prado » (à l’oral, je dirais que je suis « Pradosien ») ou « Je suis Pradosien du diocèse de Lyon.

Pourquoi cet institut séculier-ci plutôt qu’un autre ?

J’ai connu le Prado par les sœurs du Prado ; ensuite, j’ai côtoyé des séminaristes en formation au Prado et des prêtres du Prado. Et, c’est dans un pèlerinage organisé par la famille du Prado que j’ai découvert mon désir de devenir prêtre.
Ce qui m’a marqué dans la vie du père Chevrier, c’est sa méditation assidue de la Parole de Dieu et sa grande proximité avec les pauvres ; je ne me sens pas nécessairement attiré par les pauvres matériellement mais par ceux qui sont exclus, quelle que soit la raison qui entraîne leur exclusion.

Comment avez-vous été accompagné durant votre discernement ?

Pendant la formation au séminaire, mon accompagnateur spirituel était pradosien ; quand j’ai suivi la “première formation” pour me permettre de réaliser mon premier engagement au Prado, j’ai gardé cet accompagnateur et j’ai dialogué, après chaque session de formation, avec un “témoin” qui était aussi prêtre du Prado et avec lequel je discernais les éléments de ma vie qui résonnaient avec une vocation pradosienne.
Pendant la formation, nous étions aussi régulièrement invités à discerner, les uns chez les autres, ces éléments dans nos vies respectives. C’était un exercice particulièrement édifiant parce qu’il nous aidait aussi à affiner notre perception du charisme du Prado.

Quelles ont été les grandes étapes de votre engagement ?

Mon engagement s’est fait, finalement, tout au long de ma vie :

  • D’abord par ma rencontre de membres de la famille du Prado ;
  • Le discernement s’est précisé quand j’ai demandé à mon évêque de pouvoir suivre ma formation au séminaire du Prado ;
  • Il s’est affiné dans la “première formation” ;
  • Il s’est finalisé dans mon engagement temporaire dans l’institut ;
  • Il s’accomplira dans mon engagement perpétuel dans l’institut.

Qu’est-ce qui vous rend heureux dans votre vie de consacré séculier ?

La rencontre régulière des confrères dans le cadre de notre équipe de Révision de Vie : nous éclairons les moments importants de notre vie, en particulier pastorale, à la lumière de l’Évangile et de la vie et des écrits du père Chevrier ; la confiance mutuelle nous permet aussi de pouvoir nous encourager les uns les autres et nous aide chacun à grandir et à avancer sur notre chemin à la suite de Jésus dans l’esprit de notre fondateur. Elle nous permet de nous stimuler dans notre identité pradosienne et de la situer dans les grandes orientations diocésaines voulues par notre archevêque.
Vivre à la suite d’un saint fondateur est éclairant et nous aide à suivre Jésus Christ de plus près : dans sa Parole et dans la rencontre des autres ; c’est cette proximité avec la vie du saint, cette intimité avec Jésus dans sa Parole et son attitude envers les autres qui nous apporte la joie promise.
Aussi la rencontre avec les autres vocations de la famille du Prado : les religieuses, les membres de l’Institut Féminin du Prado (IFP).

Quels liens entretenez-vous avec les autres membres de votre institut ?

Avec les sœurs, des rencontres informelles : une fois par an des « cousinades » (une journée fraternelle, entre les membres du Prado de la région de Lyon). Mais aussi des rencontres autour de notre engagement auprès des jeunes (une équipe qui se réunit 3 ou 4 fois par an en visio). Ou encore, dans le cadre de la commission de canonisation d’Antoine Chevrier, nous discernons comment répandre sa réputation de sainteté à l’Église tout entière.
Je pourrais citer aussi les grandes fêtes du Prado :

  • Le 2 octobre (ou le 3 octobre dans le diocèse de Lyon à cause de la fête des saints anges gardiens), fête du Bienheureux Antoine Chevrier.
  • Le 10 décembre : fête du Prado, date anniversaire de l’achat de la salle de bal éponyme du Prado.

Ces deux fêtes, en particulier, sont l’occasion de fêter ecclésialement, en famille, les mystères de notre Seigneur.

Les circonstances font que l’on a peu de liens avec l’IFP.

Que pouvez-vous dire aux jeunes attirés par la vie consacrée ?

Ne pas hésiter à se mettre en route : le chemin de discernement est long ; à tout moment on peut le laisser si l’on se rend compte que ce n’est pas là qu’est notre joie.

Entrer dans une famille spirituelle, c’est aussi s’inspirer d’un saint fondateur, qui nous a précédés, pour suivre d’une façon particulière Notre Seigneur Jésus Christ.
C’est une forme de vie exigeante, parce qu’elle comporte, en elle-même un certain nombre de renoncements, mais que, les uns par les autres, nous pouvons vivre de façon joyeuse parce que ces renoncements nous recentrent sur l’essentiel.
Passer toute notre vie à vivre de la relation avec Dieu pour la faire découvrir aux personnes que nous rencontrons afin qu’elles puissent elles-mêmes entrer dans cette relation d’amour et de joie : quoi de plus beau et de plus enthousiasmant ?

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