Les 8 et 9 octobre a été célébré à Rome, en cette année jubilaire, le jubilé de la vie consacrée. Ce sont près de 16 000 personnes qui se sont retrouvées pour vivre la démarche proposée à l’occasion de ce jubilé de l’Espérance. Plusieurs membres d’instituts séculiers, ainsi que des membres du Bureau de la CNISF, ont pu participer à l’événement, portant dans leur prière tous les membres de leurs instituts.
Vidéo récapitulative des journées du Jubilé :
Un beau programme attendait les participants :
MERCREDI 8 OCTOBRE
13h00-17h00 : Pèlerinage avec passage de la Porte Sainte avec la possibilité de vivre le Sacrement de la Réconciliation dans les églises jubilaires.

19h00 : Veillée de prière présidée par S. Em. le Card. Ángel Fernández Artime, Pro-préfet du Dicastère des Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique – Basilique Saint-Pierre
JEUDI 9 OCTOBRE
10h30 : Sainte Messe présidée par le Saint-Père – Place Saint-Pierre
Voici le texte de l’homélie prononcée par le Saint-Père pendant cette célébration :
19h00-21h00 : Dialogue avec la cité : activité de nature culturelle, artistique et spirituelle – sous la responsabilité du Dicastère des Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique
VENDREDI 10 OCTOBRE
A la suite des journées jubilaires un temps de rencontre et de réflexion était organisé par le Dicastère pour les Instituts de Vie consacrée sur le thème de L’ESPERANCE à la Salle Paul VI
- Salutation à l’Assemblée de Sœur Simona Brambilla, MC, Préfète du Dicastère pour la Vie consacrée
SALUTATION À L’ASSEMBLÉE
Vendredi 10 octobre, Aula Paul VI
Bonjour à toutes et à tous !
Je voudrais vraiment adresser à chacune et chacun un salut chaleureux de la part de notre Dicastère. C’est le troisième jour que nous vivons ensemble, célébrant le Jubilé de la Vie Consacrée. Ces jours-ci, vous avez déjà rencontré, ici et là, certains d’entre nous du Dicastère : lors de la veillée de prière à Saint-Pierre mercredi soir, lors de la célébration eucharistique présidée hier matin par le Saint-Père, lors des rencontres des divers groupes hier après-midi, lors de l’animation dans les trois places de la ville hier soir, et à la Sainte Messe de ce matin, présidée par le cardinal Artime, notre Pro-Préfet. Aujourd’hui, nous tous du Dicastère sommes ici, au milieu de vous, et nous voulons vous dire notre joie de vous rencontrer, de cheminer avec vous.
Aujourd’hui, nous nous retrouvons tous ensemble dans cette splendide Aula, qui a accueilli l’Assemblée synodale, pour réfléchir et partager sur l’Espérance, et rencontrer ensemble le Saint-Père. Il me semble beau, en ce moment, d’évoquer une image très pertinente au Jubilé. C’est celle du yobel, c’est-à-dire le son de l’instrument qui, dans la tradition juive, marquait son ouverture : la corne de bélier, le shofar. Du nom de ce son typique de la corne semble dériver le terme « jubilé ». Le son du yobel annonce diverses fêtes, parmi lesquelles le Jour de l’Expiation (Yom Kippour). Cette fête revient chaque année, mais elle prend un sens particulier lorsqu’elle coïncide avec le début de l’année jubilaire. Dans la Bible, on trouve des références au Jubilé : il devait être proclamé tous les 50 ans, car il représentait « l’année en plus », vécue après sept semaines d’années (cf. Lv 25,8-13). Même si difficile à réaliser, il était proposé comme l’occasion de rétablir la juste relation envers Dieu, entre les personnes et avec la création, et impliquait la remise des dettes, la restitution des terres aliénées et le repos de la terre.
Dans l’image du yobel, nous pouvons discerner la mission de la Vie Consacrée : être un canal vivant par lequel le Souffle de Dieu passe, joue sa mélodie, annonçant une transformation marquée par des relations justes, respectueuses et fécondes avec Dieu, entre nous et avec la création ; dans le signe de la réconciliation, du pardon, de la restitution, de la réparation. C’est Dieu, avec Son Souffle, qui accomplit cette transformation ; à nous d’être ces canaux vivants, libres, vidés de tout ce qui n’est pas Dieu, pour permettre qu’Il nous remplisse de Sa mélodie et que celle-ci parvienne au cœur de chaque personne et de la création.
En nous regardant, nous voyons combien nous sommes différents. Différentes personnes, origines, cultures, expériences ecclésiales, diverses formes de Vie Consacrée, différents charismes. Oui, nous sommes comme autant de yobel différents, chacun avec son son unique et irremplaçable. L’image de l’orchestre, chère au pape François, peut trouver en nous une application vivante. Le pape François disait :
Une symphonie vit de la savante composition des timbres des différents instruments : chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois associé à quelqu’un d’autre, parfois avec tout l’ensemble. La diversité est nécessaire, elle est indispensable. Mais chaque son doit contribuer au projet commun. Pour cela, l’écoute mutuelle est fondamentale : chaque musicien doit écouter les autres. Si l’un n’écoutait que lui-même, aussi sublime que soit son son, il ne profiterait pas à la symphonie ; et il en serait de même si une section de l’orchestre n’écoutait pas les autres, mais jouait comme si elle était seule, comme si elle était le tout.
Nous voici donc pour jouer ensemble la symphonie du Jubilé de l’Espérance. Comme des yobel, comme des canaux vivants du Souffle de Dieu.
Alors, bonne écoute et bonne musique, en suivant la partition que l’Esprit nous révélera aujourd’hui.
Merci d’être ici !
Sœur Simona Brambilla, MC
- Paroles du pape Léon aux participants
15h30 – 18h30 Conversation spirituelle et partage
20h00 – 21h00 Prière dans différentes églises de Rome, une pour chaque langue.
MESSAGE FINAL DES PARTICIPANTS
Chers frères et soeurs de la communauté humaine,
que la paix soit avec vous tous !
Nous sommes environ quatre mille consacrées et consacrés, venus de toutes les parties du monde, et nous nous sommes mis en route pour célébrer ensemble notre jubilé, guidés par une lumière, notre devise : Pèlerins de l’espérance, sur le chemin de la paix ! Nous désirons vous rejoindre par ce salut avant de nous quitter et de retourner dans nos terres. Nous le faisons avec la confiance de ceux qui se connaissent, qui gardent en mémoire des noms et des visages… car nous nous rencontrons sur les places, dans les rues parfois poussiéreuses et parfois boueuses des lieux les plus reculés, dans les bureaux, les marchés, les transports publics, les églises, les salles de classe de vos enfants et celles du catéchisme, dans les hôpitaux, au chevet d’un malade ou derrière le cercueil d’un être cher qui s’en est allé.
Par choix, vous nous trouvez là où la guerre fait rage, où la nature se rebelle, où les dictatures nient toute forme de droit humain. Nous partageons avec vous tous les souffrances des passages critiques de la vie, tout comme la joie des réussites et des objectifs atteints. Nous confions tout, avec foi et de bon gré, dans notre prière, à Dieu, qui prend soin de nous et nous enveloppe de sa tendresse. Le jour où nous avons dit notre « oui » à l’appel de Jésus à vivre selon l’Évangile dans cette forme de vie, nous avons promis d’être une présence — soeurs et frères parmi tous — prêts à donner la vie, à la faire naître, à l’accompagner, à croire en sa force, au-delà des apparences. Ces jours-ci, nous avons franchi la Porte Sainte, en communion avec notre Pasteur, le pape Léon XIV. Le jubilé est une occasion de demander pardon pour les fois où nous n’avons pas su être présence d’écoute et de soin, mais avons fermé les yeux et le coeur. C’est aussi une occasion de nous réjouir et de rendre grâce pour le bien donné et reçu.
Nous sommes maintenant prêts à reprendre la route avec vous tous : nous repartons d’ici pour dire la paix par notre vie, pour la construire avec tous ceux qui cultivent le désir d’une humanité accomplie, en demandant le respect des droits de tous, à commencer par les plus pauvres, exploités, invisibles, en appelant ceux qui portent des responsabilités dans la société civile, afin que, sur la logique du profit qui écrase les petits, prévale le soin capable de faire fleurir chaque germe de vie.
Marie, Mère de Jésus et notre Mère à tous, soit pour nous le modèle de la paix véritable selon la pensée de Dieu.
Rome, le 11 octobre 2025


