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Textes d’Eglise

PROVIDA MATER ECCLESIA

Pie XII

 

Introduction

1. L’Église Mère attentive regardant comme ses enfants de prédilection ceux qui dévouent leur vie entière au Christ leur Seigneur et le suivent par la voie libre et austère des conseils, a toujours mis tout son zèle et sa maternelle affection à les rendre dignes de cette surnaturelle intention et d’une vocation si angélique, ainsi qu’à ordonner sagement leur manière de vivre. C’est ce que démontrent abondamment, depuis les origines jusqu’à nos jours, les textes mémorables des Pontifes, des Conciles et des Pères, ainsi que le cours entier de l’histoire ecclésiastique et tout l’ensemble de la discipline canonique.

L’Église pour les fidèles

2. Et en effet, dès le berceau du Christianisme, le magistère lui-même de l’Église s’est employé à illustrer les appels à la perfection exprimés dans la doctrine et les exemples du Christ et des Apôtres et a enseigné avec sûreté la manière dont se devait conduire et régler la vie vouée à la perfection. D’autre part, par son action et son ministère, elle a intensément favorisé et propagé le don plénier et la consécration au Christ. C’est ainsi que, dès les premiers temps, les communautés chrétiennes offraient spontanément aux conseils évangéliques une bonne terre toute prête à recevoir la semence et assurée des meilleurs fruits, et peu après, comme il est facile de le démontrer par les Pères Apostoliques et par les écrivains ecclésiastiques les plus anciens, la profession publique de la vie parfaite se développa tellement dans les diverses Églises, que ceux qui la pratiquaient commencèrent dès lors à apparaître, dans le sein de la société ecclésiastique, comme un ordre, une classe sociale reconnue sous les divers noms d’ascètes, de continents, de vierges, etc., et objet d’éloges et de vénération.

3. Au cours des siècles, l’Église, fidèle au Christ son Époux et toujours semblable à elle-même, développa graduellement, sous la conduite du Saint-Esprit, d’un pas sûr et ininterrompu, la discipline de l’état de perfection, jusqu’à la promulgation du Code actuel de Droit canonique. Penchée maternellement sur ceux de ses enfants qui, d’un coeur généreux, professaient extérieurement et en public, bien que sous des formes diverses, la vie parfaite, elle ne cessa jamais d’encourager de toute manière une résolution si sainte, et cela dans une double direction. D’abord la profession individuelle de perfection, toujours cependant émise à la face de l’Église et d’une manière publique – telle cette antique et vénérable bénédiction et consécration des Vierges qui s’accomplissait selon les rites liturgiques – fut par l’Église elle-même non seulement reçue et reconnue, mais munie de règles sages, fermement défendue et pourvue même de nombreux effets canoniques. Pourtant les faveurs de l’Église se tournèrent surtout, et à bon droit, vers cette profession pleinement achevée et plus strictement publique de vie parfaite, réalisée dans les premiers temps qui suivirent la paix constantinienne et émise au sein d’associations et de communautés érigées avec la permission, ou l’approbation ou sur l’ordre de l’Église elle-même.

L’État canonique de perfection

4. Personne n’ignore l’intime compénétration qui associe l’histoire de la sainteté dans l’Église et de l’apostolat catholique avec celle de la vie religieuse canonique, telle que, sous l’impulsion vivifiante de la grâce du Saint-Esprit, elle ne cessa de croître et de s’affermir, étonnamment variée au sein d’une unité toujours plus profonde et plus efficace. Il n’est pas surprenant que l’Église ait suivi fidèlement, aussi sur le terrain des lois, ce mouvement que la sage Providence divine indiquait si nettement et qu’elle ait entouré de vigilance et délibérément ordonné l’état canonique de perfection, au point d’élever sur lui, comme sur un de ses fondements angulaires, l’édifice de la législation ecclésiastique. De là vient que tout d’abord l’état public de perfection fut compté parmi les trois principaux états ecclésiastiques et que l’Église ne prit pas d’autre base que cet état lui-même, pour définir le second ordre ou degré canonique de personnes (can. 107). Chose en effet digne de grande attention: tandis que les deux autres ordres canoniques de personnes, à savoir clercs et laïcs, se fondent, de par le droit divin (auquel s’ajoute l’institution ecclésiastique, cc. 107, 108, § 3), sur l’Église en tant que Société hiérarchiquement constituée et ordonnée, la classe des religieux, placée entre clercs et laïcs et qui peut être commune tant aux clercs qu’aux laïcs (c. 107), dérive de l’étroite et particulière relation de cet état à la fin de l’Église, savoir à la sanctification et aux moyens efficaces et adéquats de la poursuivre.

5. Mais l’Église n’en resta pas là. Pour que cette profession publique et solennelle de la sainteté ne risque pas d’être vouée à l’échec, l’Église, avec une rigueur toujours croissante, ne voulut reconnaître cet état canonique de perfection que dans des sociétés fondées et réglées par elle, savoir dans des “Religions” (c. 488, I°) dont, après mûr examen, elle avait fixé par son magistère la forme et l’ordonnance générale, dont ensuite dans chaque cas elle avait vérifié de près l’Institut et les règles, non seulement au regard de la doctrine et dans l’abstrait, mais encore à la lumière de son expérience et dans la pratique. Toutes ces dispositions ont été définies dans le Code d’une manière si rigoureuse et si précise que, dans aucun cas, pas même par exception, l’état canonique de perfection ne serait reconnu, si la profession n’en était pas émise dans une Religion approuvée par l’Église. Enfin la discipline canonique de l’état de perfection, en tant qu’état public, a été de telle sorte ordonnée très sagement par l’Église, que dans les Religions cléri¬cales, pour tout ce qui regarde la vie cléricale des religieux, c’est la Religion elle-même qui remplirait le rôle de diocèse et que pour eux l’incardination à un diocèse serait remplacée par le rattachement à la Religion (cc. III, § I; 113; 583).

6. Après que le Code de Pie X et de Benoît XV, dans la seconde partie du Livre II consacrée aux Religieux, eut confirmé de multiples façons, par sa législation des Religieux, soigneusement recueillie, revue et corrigée, l’état canonique de perfection, de nouveau sous son aspect public, et qu’achevant avec sagesse l’œuvre commencée par Léon XIII, d’heureuse mémoire, dans son immortelle Constitution “Conditae a Christo” il eut admis les Congrégations de vœux simples parmi les Religions proprement dites, rien désormais ne paraissait plus à ajouter à la discipline de l’état canonique de perfection. Pourtant l’Église, si large d’esprit et de cœur, jugea bon, en un geste vraiment maternel, d’ajouter à la législation des religieux un Titre succinct, qui lui fût comme un complément très opportun. Dans ce Titre (Tit. XVII, Livre II), l’Église voulut assimiler assez pleinement à l’état canonique de perfection d’autres Sociétés très méritantes envers elle-même et fréquemment aussi envers la société civile, sociétés dépourvues, il est vrai, de plusieurs propriétés juridiques nécessaires pour constituer l’état canonique complet de perfection, tels les vœux publics (cc. 488, I° et 7°; 487), mais qui cependant, à cause de leurs autres qualités, considérés comme appartenant à la substance de la vie de perfection, ont avec les vraies Religions des liens d’une étroite similitude et comme de parenté.

Les “Instituts séculiers”

7. Par toute cette législation, sage, prudente et marquée d’un grand amour, il avait été pourvu largement au bien de cette multitude qui, hors du siècle, désiraient embrasser un état canonique strictement dit, uniquement et entièrement consacré à l’acquisition de la perfection. Mais le Seigneur très bon, qui a invité si souvent tous les fidèles, sans acception de personnes, à l’exercice de la perfection, a voulu dans un dessein admirable de sa divine Providence, que même dans le siècle si corrompu, prospèrent, surtout de nos jours, de nombreux groupes d’âmes choisies, qui, non contentes de brûler du zèle de leur perfection individuelle, ont pu découvrir, tout en restant dans le monde pour obéir à un appel particulier de Dieu, de nouvelles et très heureuses formes d’associations, spécialement adaptées aux nécessités actuelles et qui leur permettent de mener une vie très propre à l’acquisition de la perfection chrétienne.

8. Tout en recommandant à la prudence et au zèle des Directeurs spirituels les nobles efforts de perfection accomplis par les fidèles en particulier au for interne, nous dirigeons en ce moment notre sollicitude vers ces associations qui s’efforcent, à la face de l’Église et au for externe, selon l’expression juridique, de conduire leurs membres à une vie de solide perfection. I1 n’est cependant pas question ici de tous les groupements qui recherchent sincèrement la perfection chrétienne dans le siècle, mais seulement de ceux qui, dans leur constitution interne, dans l’ordonnance hiérarchique de leur gouvernement, dans le don plénier libre de tout autre lien qu’ils exigent de leurs membres proprement dits, dans la profession des conseils évangéliques, dans leur manière enfin d’exercer les ministères et l’apostolat, se rapprochent davantage de ce qui constitue la substance des états canoniques de perfection et spécialement des Sociétés sans vœux publics (Tit. XVII), bien qu’elles adoptent d’autres formes de vie extérieure que celle de la communauté religieuse.

9. Ces associations, qui désormais s’appelleront “Instituts séculiers”, apparurent dans la première moitié du siècle dernier, non sans une spéciale inspiration de la divine Providence, avec le but “de pratiquer fidèlement dans le siècle les conseils évangéliques et de s’acquitter avec une plus grande liberté des offices de charité, que le malheur des temps défend ou rend difficiles aux familles religieuses”. Or les plus anciens de ces Instituts ont donné des preuves de leur valeur. Ils ont démontré concrètement, de manière plus que suffisante, que grâce au choix exigeant et prudent de leurs membres, par la formation attentive et suffisamment longue qu’ils leur donnent, par une règle de vie bien adaptée, ferme et souple à la fois, peut être obtenue avec certitude, même dans le siècle, grâce à un appel spécial de Dieu et avec son aide, une consécration de soi au Seigneur assez stricte, assez efficace et pas seulement intérieure, mais externe et presque religieuse. Ils ont démontré que l’on peut ainsi former un instrument très utile de pénétration et d’apostolat. Aussi pour toutes ces multiples raisons, “ces Sociétés de fidèles ont été plus d’une fois louées par le Saint-Siège, tout autant que de vraies Congrégations religieuses”.

La fécondité des Instituts séculiers

10. Les heureux accroissements de ces Instituts montrèrent, de jour en jour, avec plus d’évidence, l’aide multiple et efficace qu’ils pouvaient apporter à l’Église et aux âmes. Mener en tout temps et en tout lieu une réelle vie de perfection, embrasser cette vie dans des cas où la vie religieuse canonique serait impossible ou peu adaptée, rechristianiser intensément les familles, les professions, la société civile par le contact immédiat et quotidien d’une vie parfaitement et entièrement consacrée à sa sanctification, exercer l’apostolat de multiples manières et remplir des fonctions que le lieu, le temps ou les circonstances interdisent ou rendent impraticables aux prêtres et aux religieux, autant de précieux services dont on peut facilement charger ces Instituts. Par ailleurs l’expérience a démontré les difficultés et les dangers que comporte parfois, et même facilement, cette vie de perfection ainsi menée librement sans le secours extérieur de l’habit religieux et de la vie en commun, sans la vigilance des Ordinaires, desquels en fait elle pouvait aisément rester ignorée, et des supérieurs souvent éloignés.

11. La question s’est posée aussi de la nature juridique de tels Instituts et de la pensée du Saint-Siège en les approuvant. Aussi avons-nous jugé opportun de faire mention de ce Décret “Ecclesia Catholica” publié par la Sacrée Congrégation des Évêques et des Réguliers et qui fut confirmé le 11 août 1889 par notre prédécesseur d’immortelle mémoire, Léon XIII. Dans ce décret il n’était pas défendu d’accorder louange et approbation à ces Instituts, mais il était spécifié que quand la Sacrée Congrégation le faisait, elle voulait les louer et les approuver “non pas certes comme des Religions de vœux solennels ou comme de vraies Congrégations de vœux simples, mais seulement comme de pieuses associations dans lesquelles, outre l’absence d’autres qualités requises par la discipline actuelle concernant les Religieux, on n’émet pas de profession religieuse proprement dite, et où les vœux, si on en fait, sont censés être purement privés, nullement publics, comme sont les vœux reçus par le supérieur légitime au nom de l’Église”. De plus ces associations, comme l’ajoutait la Sacrée Congrégation, sont louées et approuvées à cette condition essentielle qu’elles se fassent pleinement et parfaitement connaître par leurs Ordinaires respectifs et se soumettent entièrement à leur juridiction. Ces prescriptions et ces déclarations de la Sacrée Congrégation des Évêques et des Réguliers contribuèrent utilement à éclaircir la nature de ces Instituts et à en diriger, sans les gêner, l’évolution et les progrès.

12. Aujourd’hui les Instituts séculiers se sont multipliés dans le silence, sous des formes assez diverses, en pleine autonomie ou en union plus ou moins étroite avec des Religions ou des Sociétés religieuses. A leur sujet, la Constitution Apostolique “Conditae a Christo”, qui ne s’occupait que des Congrégations religieuses, n’a rien décidé. Le Code de droit canonique lui aussi s’est délibérément abstenu de parler de ces Instituts, laissant à une législation future le soin de leur donner éventuellement un statut, qui ne lui paraissait pas encore assez mûr.

Approbation du Statut général des Instituts séculiers

13. Ayant pesé à plusieurs reprises tout ce que Nous venons de dire, poussé par le devoir de Notre conscience et en raison de Notre amour paternel pour des âmes qui poursuivent si généreusement la sainteté dans le siècle, désireux en même temps de rendre possible un sage et sérieux discernement entre ces Sociétés et voulant que celles-là seulement soient reconnues comme véritables Instituts, qui professent authentiquement et pleinement la vie de perfection, afin que soient évités les dangers inhérents à l’érection trop multipliée d’Instituts toujours nouveaux – comme en effet il s’en érige souvent sans prudence et à la légère; afin que par ailleurs les Instituts qui méritent d’être approuvés, reçoivent le statut juridique spécial qui répond exactement et pleinement à leur nature, à leurs fins et aux circonstances, Nous avons projeté et décidé de faire pour les Instituts séculiers cela même que Notre prédécesseur d’immortelle mémoire Léon XIII a fait avec tant de prudence pour les Congrégations à vœux simples, par la Constitution Apostolique “Conditae a Christo”.

C’est pourquoi Nous approuvons par les présentes Lettres le Statut général des Instituts séculiers, que la Sacrée Congrégation Suprême du Saint-Office a diligemment examiné pour sa part de compétence et que la Sacrée Congrégation des Religieux a composé et revu avec soin, selon Notre ordre et sous Notre direction. Et Nous édictons, décrétons et établissons toutes les dispositions qui suivent en vertu de Notre autorité apostolique.

14. Quant à leur exécution, Nous députons la Sacrée Congrégation des Religieux, en la munissant de toutes les facultés nécessaires et utiles.

LOI PARTICULIERE DES INSTITUTS SÉCULIERS

ARTICLE I

1. Les Associations de clercs ou de laïcs dont les membres, en vue de tendre à la perfection chrétienne et de se livrer totalement à l’apostolat, font profession de pratiquer, dans le monde, les conseils évangéliques, sont exclusivement désignées sous le nom d’Instituts ou d’Instituts séculiers, afin d’être nettement distinguées des autres Associations communes de fidèles (IIIe Partie du Livre II du Code de droit canonique). Ces Instituts sont soumis aux prescriptions de cette Constitution apostolique.

ARTICLE II

2. § 1. – N’admettant pas les trois vœux publics de religion (Canons 1308, § 1, et 488, I°), n’imposant pas à tous leurs membres conformément au Droit canonique (Canons 487 et suivants et 675 et suivants) la vie commune ou le séjour sous le même toit, les Instituts séculiers:

3. 1° En droit et selon la règle, ne sont ni ne peuvent être, à proprement parler, appelés Religions (Canons 487 et 488, I°) ou Sociétés de vie commune (Canon 673. 6 1).

4. 2° Ces mêmes Instituts ne sont pas soumis à la législation propre et particulière qui régit les Religions ou les Sociétés de vie commune; ils ne peuvent en être les bénéficiaires, sauf si une prescription quelconque de cette législation, de celle principalement qui régit les Sociétés sans vœux publics, leur est, par exception, légitimement adaptée et appliquée.

5. § 2. – Les Instituts séculiers, outre les règles communes du Droit canonique qui les concernent, sont régis, comme par un droit propre répondant plus étroitement à leur nature particulière et à leur condition, par les ordonnances qui suivent:

6. 1° Les prescriptions générales de la Constitution Provida Mater Ecclesia qui constituent comme le Statut particulier de tous les Instituts séculiers;

7. 2° Les normes que la Sacrée Congrégation des Religieux, selon que la nécessité le demandera et que l’expérience le conseillera, jugera à propos d’édicter pour tous ces Instituts et pour certains d’entre eux, soit en interprétant cette même Constitution apostolique, soit en la complétant ou en l’appliquant;

8. 3° Les Constitutions particulières approuvées (conformément aux articles V-VIII qui suivent) qui adapteront avec prudence aux buts, aux nécessités, à la situation, peut-être assez différente, de chaque Institut, les prescriptions générales du Droit canon et les règles spéciales indiquées ci-dessus (nos. 1° et 2°).

ARTICLE III

9. § 1. – Pour qu’une pieuse Association de fidèles puisse être érigée, conformément aux articles ci-après, en Institut séculier, il est nécessaire qu’elle remplisse, outre les autres conditions communes, les suivantes:

10. § 2. – En ce qui concerne la consécration de la vie et la profession de perfection chrétienne:

Les associés qui désirent appartenir à l’Institut comme membres au sens strict, doivent, outre les exercices de piété et de renoncement auxquels tous les fidèles qui aspirent à la perfection de la vie chrétienne s’adonnent nécessairement, tendre efficacement à cette perfection également par les moyens particuliers suivants: 1° par la profession faite devant Dieu du célibat et de la chasteté parfaite, profession qui sera, conformément aux Constitutions, sanctionnée par un vœu, un serment, une consécration obligeant en conscience; 2° par le vœu ou la promesse d’obéissance, de telle sorte que liés par un lien stable ils soient consacrés entièrement à Dieu et aux œuvres de charité et d’apostolat, et qu’en toutes choses ils soient sous la dépendance et la conduite moralement continue des supérieurs, selon les prescriptions des Constitutions; 3° par le vœu ou la promesse de pauvreté qui leur enlève le libre usage des biens temporels, leur donnant seulement un usage défini et limité selon les Constitutions.

11. § 3. – Pour ce qui concerne le rattachement des membres proprement dits à leur Institut et le lien qui en résulte:12. Le lien par lequel l’Institut séculier et ses membres proprement dits seront unis, doit être: 1° stable, selon les Constitutions, soit perpétuel, soit temporaire, et alors à renouveler à l’échéance du temps fixé (Canon 488, 1°); 2° mutuel et plénier, de telle sorte que, selon les Constitutions, le membre se donne totalement à l’Institut et que ce dernier prenne soin du membre et en réponde.

13. § 4. – Pour ce qui concerne les résidences et les maisons communes des Instituts séculiers:

Quoiqu’ils n’imposent pas à tous leurs membres (art. II, § 1), conformément au Droit, la vie commune ou l’habitation sous le même toit, les Instituts séculiers doivent cependant, pour des raisons de nécessité ou d’utilité, avoir une ou plusieurs maisons communes où: 1° puissent résider les supérieurs de l’Institut, principalement les Supérieurs généraux ou régionaux; 2° où les membres de l’Institut puissent demeurer ou bien venir soit en vue de leur formation à faire et à compléter, soit pour les retraites et pour d’autres exercices de ce genre; 3° où l’on puisse recevoir les membres qui, à cause de leur mauvais état de santé ou en raison d’autres circonstances, ne sont pas en mesure de se suffire ou bien auxquels il n’est pas avantageux de demeurer en privé, soit chez eux, soit chez d’autres personnes.

ARTICLE IV

14. § 1. – Les Instituts séculiers dépendront de la Sacrée Congrégation des Religieux, les droits de la Sacrée Congrégation de la Propagande étant respectés conformément au canon 252, § 3, s’il s’agit de Sociétés et de Séminaires destinés au service des Missions.

15. § 2. – Les Associations qui ne réalisent pas la définition ou ne se proposent pas pleinement le but dont il est question à l’article premier, celles également qui sont dépourvues d’un des éléments énumérés dans les articles I et II de la présente Constitution Apostolique, sont régies par le droit propre aux Asso¬ciations de fidèles dont il est question dans le canon 684 et suivants; elles dépendent de la Sacrée Congrégation du Concile, compte tenu de la prescription du canon 252, § 3, quand il s’agit de territoires des Missions (alors elles dépendent de la Sacrée Congrégation de la Propagande).

ARTICLE V

16. § 1. – Les évêques, non les vicaires capitulaires ou généraux, sont compétents pour fonder des Instituts séculiers et les ériger en personnes morales, conformément au canon 100, §§ 1 et 2.

17. § 2. – Cependant, les évêques ne doivent pas fonder ces Instituts ou en permettre la fondation sans avoir consulté la Sacrée Congrégation des Religieux, conformément au canon 492, § 1, et à l’article suivant.

ARTICLE VI

18. § 1. – Pour que la Sacrée Congrégation des Religieux donne aux évêques qui l’ont consultée auparavant, conformément à l’article V, § 2, au sujet de l’érection des Instituts séculiers, l’autorisation de les ériger, elle doit être renseignée sur les points spécifiés (nos. 3-5) dans les Normae émanant de cette même Congrégation et relatives à l’érection des Congrégations ou des Sociétés de vie commune de droit diocésain, en faisant les adaptations convenables selon le jugement de la Sacrée Congrégation; elle doit être également renseignée sur les autres points qui ont été introduits ou qui s’introduiront à l’avenir dans l’usage et la pratique de cette même Sacrée Congrégation des Religieux.

19. En possession de l’autorisation de la Sacrée Congrégation des Religieux, rien ne s’oppose à ce que les évêques puissent librement user de leur droit propre et procéder à l’érection de l’Institut. Qu’ils n’omettent pas d’avertir officiellement la Sacrée Congrégation des Religieux de l’érection qui a été faite.

ARTICLE VII

20. § 1. – Les Instituts séculiers qui auront obtenu du Saint-Siège l’approbation ou le décret de louange, deviennent des Instituts de droit pontifical (cc. 488, § 3; 673, § 2).

21. § 2. – Pour que les Instituts séculiers de droit diocésain puissent obtenir le décret de louange ou celui d’approbation, en général sont exigées, en faisant d’après les indications de la Sacrée Congrégation des Religieux les adaptations convenables, toutes les choses que les Normae (nos. 6 et suivant), l’usage et la pratique de la même Congrégation indiquent et prescrivent ou pourront indiquer à l’avenir, quand il s’agit d’obtenir le décret de louange ou d’approbation pour les Congrégations et les Sociétés ayant la vie commune.

22. § 3. – Pour ce qui regarde soit la première approbation, soit la suivante si le cas le comporte, soit l’approbation définitive, on procède de la façon suivante: 1° la cause ayant été préparée de la façon habituelle et éclaircie par le rapport et le votum d’au moins un consulteur, on la discutera en premier lieu au sein de la Commission des consulteurs, sous la direction du Secrétaire de la Sacrée Congrégation des Religieux ou de son remplaçant; 2° ensuite, sous la présidence de l’Eminentissime cardinal Préfet de cette même Congrégation et après avoir invité, si la nécessité ou l’utilité le suggèrent, des consulteurs compétents ou plus compétents à examiner plus à fond toute l’affaire, cette dernière sera soumise à l’examen et à la décision de l’assemblée plénière de la Congrégation; 3° dans une audience pontificale, le cardinal préfet ou le secrétaire de la Sacrée Congrégation des Religieux fera rapport au Saint-Père sur la décision de l’assemblée plénière et soumettra cette décision à son jugement suprême.

ARTICLE VIII

23. Les Instituts séculiers, outre leurs propres lois présentes et futures, sont soumis aux Ordinaires de lieux, conformément à ce que le droit en vigueur fixe pour les Congrégations non exemptes et pour les Sociétés ayant la vie commune.

ARTICLE IX

24. Le gouvernement intérieur des Instituts séculiers, selon la nature, les buts et les particularités de chacun, peut être organisé hiérarchiquement à la ressemblance du gouvernement des Religions et des Sociétés ayant la vie commune, après avoir fait les adaptations qui s’imposent selon l’estimation de la Sacrée Congrégation des Religieux.
ARTICLE X25. Rien n’est changé par la présente Constitution apostolique aux droits et aux obligations des Instituts déjà fondés et qui ont été approuvés par le Saint-Siège lui-même ou par les évêques après consultation du Saint-Siège.

26. Nous proclamons, déclarons et ordonnons ces choses, décrétant également que cette Constitution apostolique soit et reste toujours ferme, valable, efficace, et qu’elle porte et obtienne entièrement tous ses effets, nonobstant n’importe quelles choses contraires, même dignes d’une mention très spéciale. Qu’il ne soit permis à personne d’enfreindre ou d’attaquer dans une audace téméraire cette Constitution que Nous avons promulguée.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 2 février, fête de la Purification de la Bienheureuse Vierge Marie, en l’année 1947, la huitième de Notre Pontificat.

PIE XII, Pape

PRIMO FELICITER

Primo Feliciter

Pie XII

 

1. Une année s’est heureusement écoulée depuis la promulgation de Notre Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia et au spectacle de la multitude de tant d’âmes cachées ” avec le Christ en Dieu” qui dans le siècle aspirent à la sainteté et “de grand cœur et de bon gré”, consacrent joyeusement toute leur vie à Dieu dans les nouveaux Instituts séculiers, Nous ne pouvons Nous empêcher de rendre grâce à la divine Bonté d’avoir suscité cette nouvelle phalange, venue renforcer l’armée de ceux qui pratiquent les conseils évangéliques au milieu du monde, comme aussi d’avoir accordé une aide puissante, qui en nos temps troublés et malheureux fortifie providentiellement l’apostolat catholique.

2. L’Esprit Saint, qui restaure et renouvelle constamment la face de la terre désolée et ravagée chaque jour par tant et de si grands maux, a appelé à lui, par une grâce insigne et spéciale, un grand nombre de fils et de filles bien-aimés que Nous bénissons affectueusement dans le Seigneur, afin que, réunis et organisés dans des Instituts séculiers, ils soient, pour le monde fade et ténébreux dont ils ne sont pas et au milieu duquel cependant ils doivent demeurer, en vertu d’une disposition divine, le sel qui ne fait pas défaut et qui, renouvelé par l’effet de la vocation, ne s’affadit pas; la lumière qui brille parmi les ténèbres du monde lui-même et qui ne s’éteint pas; le modeste, mais efficace ferment, qui agissant partout et toujours et mêlé à toutes les classes de citoyens, des plus infimes aux plus élevées, s’efforce de les atteindre et de les imprégner toutes et chacune, par l’exemple et de toutes façons, jusqu’à informer de telle sorte la masse tout entière qu’elle soit toute levée et transformée dans le Christ.

3. Afin que, pour la consolante effusion de cet Esprit de Jésus-Christ, tant d’Instituts, surgis partout, soient efficacement dirigés d’après les prescriptions de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, et produisent très abondamment ces excellents fruits de Sainteté qu’on espère d’eux; afin, aussi, que fermement et sagement organisés comme une armée, ils soient à même de lutter fortement dans les œuvres particulières et communes de l’apostolat, confirmant avec une grande joie la Constitution apostolique précitée, après mûre délibération, par Motu proprio, en toute connaissance de cause, et en vertu de la plénitude du pouvoir apostolique, Nous déclarons, décrétons et établissons ce qui suit:

4. I. – Les Sociétés, ou associations de clercs ou de laïcs, pratiquant la perfection chrétienne dans le siècle, et paraissant posséder, d’une façon certaine et complète, les éléments et remplir les conditions qu’exige la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, ne doivent ni ne peuvent être laissées arbitrairement, sous n’importe quel prétexte, parmi les Associations communes de fidèles (canons 684-725), mais il faut obligatoirement les amener et les élever à la nature et à la forme propre d’Instituts séculiers qui répondent parfaitement à leur caractère et à leur besoins.

5. II. – Dans cette élévation des Associations de fidèles à la forme supérieure d’Instituts séculiers (cf. no. 1) et dans l’organisation aussi bien générale que particulière de tous les Instituts, il faut constamment avoir devant les yeux que le caractère propre et spécial des Instituts, c’est-à-dire le caractère séculier, en qui se trouve toute leur raison d’être, doit paraître en toutes choses. On ne doit rien retrancher à la parfaite profession de la perfection chrétienne, basée solidement sur les conseils évangéliques et véritablement religieuse quant à sa substance, mais cette perfection doit être réalisée et professée dans le siècle; en conséquence, il faut l’adapter à la vie séculière dans toutes les choses licites et compatibles avec les obligations et les œuvres de cette même perfection.

6. La vie tout entière des membres des Instituts séculiers consacrée à Dieu par le fait de professer la perfection, doit être convertie en apostolat; apostolat qui (inspiré) par la pureté d’intention, l’union intime avec Dieu, une courageuse abnégation et un généreux oubli de soi-même, doit être exercé constamment et saintement de telle sorte qu’il révèle l’esprit intérieur qui l’anime, autant qu’il le nourrit et le renouvelle sans cesse. Cet apostolat, qui embrasse toute la vie, se manifeste sans cesse de manière si profonde et si sincère dans ces Instituts, qu’avec l’aide et l’inspiration de la divine Providence, la soif des âmes et le zèle paraissent non seulement avoir heureusement fourni l’occasion de cette consécration de la vie, mais encore avoir imposé pour une bonne part (à ces Instituts) leur manière d’être et leur forme. Ainsi, de façon étonnante, la fin spécifique semble avoir exigé et créé la fin générique. Cet apostolat des Instituts séculiers doit être fidèlement exercé non seulement dans le siècle, mais aussi pour ainsi dire par le moyen du siècle, et par conséquent par des professions, des activités, des formes, dans des lieux, des circonstances répondant à cette condition séculière.

7. III. – Les prescriptions concernant la discipline canonique de l’état religieux ne conviennent pas aux Instituts séculiers et, en général, la législation relative aux religieux ne doit pas et ne peut, aux termes de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia (art. 2. § 1), leur être appliquée. Par contre, les dispositions qu’on trouve dans les Instituts, cadrant harmonieusement avec leur caractère séculier, peuvent être conservées, à la condition qu’elles ne portent aucunement atteinte à la consécration parfaite de la vie tout entière et qu’elles s’accordent avec la Constitution Provida Mater Ecclesia.

8. IV. – La constitution hiérarchique interdiocésaine et universelle, à la façon d’un corps organique, peut être appliquée aux Instituts séculiers (id. art. 9), et cette application doit, sans aucun doute, leur conférer une vigueur intérieure, une influence plus grande, plus efficace, et de la stabilité. Cependant, dans l’organisation qui doit être adaptée à chaque Institut, il faut tenir compte de la nature de la fin poursuivie par l’Institut, de son dessein d’expansion plus ou moins grande, de son évolution et de son degré de maturité, des circonstances dans lesquelles il se trouve et d’autres éléments du même genre. I1 ne faut pas rejeter ni mépriser les formes d’Instituts qui sont établies en confédération et qui veulent conserver et favoriser modérément le caractère local dans chaque nation, région, diocèse, à la condition qu’il soit légitime et imprégné du sens de la catholicité de l’Église.

9. V. – Les Instituts séculiers dont les membres, quoique vivant dans le monde, en raison cependant de la totale consécration à Dieu et aux âmes qu’ils professent avec l’approbation de l’Église et en raison de l’organisation hiérarchique interdiocésaine et universelle qu’ils peuvent avoir à des degrés divers, sont à bon droit, en vertu de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, classés parmi les états de perfection juridiquement organisés et reconnus par l’Église elle-même. C’est donc à dessein que ces Instituts ont été rattachés et confiés à la compétence et aux soins de la Sacrée Congrégation qui a la charge et la garde des états publics de perfection. En conséquence, tout en sauvegardant toujours, d’après la teneur des canons et les prescriptions expresses (art. 4, §§ 1 et 2) de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, les droits de la Sacrée Congrégation du Concile sur les pieuses sodalités et les pieuses unions de fidèles (can. 250, § 2) ceux de la Sacrée Congrégation de la Propagande concernant les Sociétés ecclésiastiques et Séminaires destinés au service des Missions (can. 252, § 3), Nous avons décrété que toutes les Sociétés de tous les pays – même pourvues de l’approbation épiscopale ou même pontificale, – reconnues comme réunissant les éléments et les conditions requises pour les Instituts séculiers, soient obligatoirement et tout de suite établies sous cette nouvelle forme, en conformité des normes énoncées ci-dessus (cf. no. 1), et, afin de sauvegarder l’unité de direction, qu’elles soient rattachées et confiées à la seule Sacrée Congrégation des Religieux, au sein de laquelle a été constitué un office spécial chargé des Instituts séculiers.

10. VI. – Nous recommandons paternellement aux dirigeants et assistants de l’Action catholique et des autres Associations de fidèles, dans le giron maternel desquelles sont formés à une vie intégralement chrétienne et en même temps initiés à la pratique de l’apostolat de si nombreux jeunes gens d’élite qui, invités par une vocation céleste, aspirent à une plus haute perfection, soit dans les Religions et Sociétés de vie commune, soit même dans les Instituts séculiers, de promouvoir généreusement ce genre de saintes vocations; comme aussi de prêter assistance non seulement aux Religieux et aux Sociétés religieuses, mais encore à ces Instituts véritablement providentiels, et, tout en sauvegardant leur propre discipline intérieure, d’utiliser leur concours.

11. En vertu de Notre autorité, Nous confions la fidèle exécution de toutes ces choses, que Nous décidons par Motu proprio, à la Sacrée Congrégation des Religieux et autres Sacrées Congrégations mentionnées ci-dessus, aux Ordinaires des lieux et aux directeurs de Sociétés que cela regarde, dans la mesure où elles concernent chacun d’eux.

Quant aux prescriptions que Nous édictons, par Motu proprio, dans les présentes lettres, Nous ordonnons qu’elles soient toujours fermes et valides, nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 12 du mois de mars de l’an 1948,

au début de la dixième année de Notre Pontificat.

CUM SANCTISSIMUS

Instruction
Cum Sanctissimus
Sacrée Congrégation des Religieux

 

1. Lors de la promulgation de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, Notre très Saint-Père le Pape a daigné déléguer, en lui conférant à cet effet tous les pouvoirs nécessaires et utiles, la Sacrée Congrégation des Religieux, à la compétence de laquelle sont commis les Instituts séculiers (Lex peculiaris, art. IV, §§ 1 et 2), pour assurer plus efficacement l’exécution de tout ce qui a été sagement statué dans cette Constitution.

2. Parmi les charges et fonctions qui, en raison de cette délégation pontificale, conformément à l’indication formelle de la Constitution elle-même, incombent à la Sacrée Congrégation, il faut noter le droit que détient cette même Congrégation, “dans la mesure où le requiert la nécessité ou le conseille l’expérience, soit en interprétant la Constitution apostolique, soit en la complétant et en l’appliquant”, de promulguer des normes jugées nécessaires ou utiles pour tous les Instituts séculiers en général, ou pour quelques-uns d’entre eux en particulier.

3. Or, bien qu’il vaille mieux reporter à des temps meilleurs les normes complètes et définitives concernant les Instituts séculiers pour ne pas entraver dangereusement le développement actuel de ces Instituts, il importe cependant d’exposer tout de suite plus amplement et de garantir contre toute erreur quelques points de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia qui n’ont pas été clairement compris ni bien interprétés par tous, tout en sauvegardant strictement les prescriptions édictées dans les lettres Primo feliciter, données sous forme de Motu proprio en date du 12 de ce mois (mars 1948) par Notre très Saint-Père le Pape. En conséquence, la Sacrée Congrégation a décidé, sous forme d’instruction, de rassembler et de promulguer, clairement ordonnées, les règles suprêmes qu’il faut à juste titre considérer comme fondamentales, si l’on veut constituer et organiser solidement, dès leur début, les Instituts séculiers.

4. 1° Pour qu’une Association, vouée intensément dans le siècle à la pratique de la perfection chrétienne et à l’exercice de l’apostolat, puisse prendre juridiquement et à bon droit le nom et le titre d’Institut séculier, elle doit non seulement posséder tous et chacun des éléments, qui, conformément à la Constitution Provida Mater Ecclesia, sont indiqués et présentés comme nécessaires et intégrants pour les Instituts séculiers (art. I et III), mais il est en outre absolument nécessaire que cette Association soit approuvée et érigée canoniquement par un évêque, cette Sacrée Congrégation ayant été préalablement consultée (art. V, § 2, art. VI).

5. 2° Les Associations de fidèles, qui ont la raison d’être et les notes caractéristiques indiquées dans la Constitution apostolique, dépendent toutes, en droit, conformément à la Constitution elle-même, dans tous les pays, de cette Sacrée Congrégation des Religieux, aussi bien dans les territoires de droit commun que dans les territoires de Missions (art. IV, §§ 1 et 2) et elles sont soumises à la Loi particulière de la Constitution; il ne leur est pas permis, pour aucun motif ni à aucun titre, en vertu des lettres Primo feliciter (n. V), de rester au nombre des Associations communes de fidèles (C.I.C., L. II, P. III), sauf dans les cas prévus au numéro 5 de la présente instruction.

6. 3° Pour obtenir l’autorisation d’ériger un nouvel Institut séculier, l’évêque du lieu, et pas un autre, doit s’adresser à cette Sacrée Congrégation, en la renseignant distinctement au sujet de tout ce qui est demandé dans les Normae édictées par la Sacrée Congrégation des Religieux elle-même (6 mars 1921, nos. 3-8), avec les adaptations convenables (art. VII), en vue de l’érection et de l’approbation des Congrégations.

7. Il faut aussi envoyer les schémas des Constitutions (six exemplaires au moins), rédigés en langue latine ou dans une langue acceptée en Curie; envoyer, de plus, les directoires et autres documents, susceptibles de faire connaître le but et l’esprit de l’Association. Les Constitutions doivent contenir toutes les indications concernant la nature de l’Institut, les catégories de membres, le gouvernement, la forme de consécration (art. III, § 2), le lien résultant de l’incorporation des membres dans l’Institut (art. III, § 3), les maisons communes (art. III, § 4), le mode de formation des membres et les exercices de piété.

8. 4° Les Associations qui, avant la Constitution Provida Mater Ecclesia, ont été légitimement érigées ou approuvées par les évêques, conformément aux prescriptions du droit antérieur, ou qui ont obtenu quelque approbation pontificale comme Associations laïques, doivent, pour être reconnues comme Instituts séculiers par cette Sacrée Congrégation, soit de droit diocésain soit de droit pontifical, faire parvenir à la Sacrée Congrégation elle-même les pièces justificatives de leur érection ou approbation, les Constitutions qui les régissaient jusqu’à présent, une courte relation sur leur histoire, leur discipline, leur apostolat, et surtout, si elles sont seulement de droit diocésain, envoyer les certificats des Ordinaires dans les diocèses desquels elles ont leurs sièges. Toutes ces choses ayant été pesées et attentivement examinées, conformément à la teneur des articles VI et VII de la Constitution Provida Mater Ecclesia, la permission de l’érection ou le décret d’approbation pourront, suivant le cas, être accordés.

9. 5° Quant aux Associations de fondation moins ancienne, ou pas suffisamment développées, ainsi que celles qui surgissent de jour en jour, malgré le bon espoir qu’elles font naître de les voir se transformer plus tard en solides et véritables Instituts séculiers, il sera préférable de ne pas les proposer tout de suite à la Sacrée Congrégation en vue d’obtenir d’elle l’autorisation de les ériger. En règle générale, qui, sauf pour de graves motifs rigoureusement contrôlés, ne peut souffrir d’exception, ces nouvelles Associations seront placées sous la direction et la protection paternelles de l’autorité diocésaine qui éprouvera leur activité, tout d’abord comme de simples Associations, existant plutôt en fait qu’en droit; qui, ensuite, selon les cas, les développera non par bonds mais peu à peu et graduellement, sous quelques-unes des formes d’Associations de fidèles, telles que Pieuses Unions, Sodalités, Confréries.

10. 6° Aussi longtemps que durent ces évolutions préalables qui doivent fournir clairement la preuve qu’il s’agit bien réellement d’Associations ayant pour fin une vie consacrée tout entière à la perfection et à l’apostolat, et possédant les autres notes caractéristiques exigées pour un véritable Institut séculier, il faut veiller attentivement à ne rien permettre à ces Associations, à l’intérieur ou à l’extérieur, qui s’écarte de leur condition présente et semble répondre au but ou à la nature spécifique des Instituts séculiers. I1 faut surtout éviter ce qui, l’autorisation d’érection en Institut séculier étant ultérieurement refusée, ne pourrait être facilement supprimé ou annulé, et qui semblerait faire pression sur les supérieurs pour les amener, soit à donner l’approbation, soit à l’accorder trop facilement.

11. 7° Pour porter un jugement sûr et objectif sur la véritable nature d’Institut séculier que peut avoir une Association, c’est-à-dire pour savoir si dans l’état séculier et dans la condition séculière, elle conduit efficacement ses membres à cette consécration et à ce dévouement entiers qui, même dans le for externe, présentent l’image de l’état complet de perfection et, quant à la substance, celle de l’état vraiment religieux, il faut examiner avec soin ce qui suit:

12. a) Les associés qui sont inscrits dans l’Association comme membres au sens le plus strict du mot, “outre ces exercices de piété et d’abnégation”, sans lesquels la vie parfaite pourrait être qualifiée de vaine illusion, mettent-ils en pratique réellement et résolument les trois conseils évangéliques, suivant l’une des diverses formes qu’admet la Constitution apostolique? Peuvent cependant être admis comme membres au sens plus large du mot, et incorporés à l’Association d’une manière plus ou moins stricte et stable, les associés qui aspirent à la perfection évangélique et s’efforcent de la pratiquer dans leur propre condition, bien qu’ils n’embrassent pas ou ne soient pas à même d’embrasser à un degré plus élevé chacun des conseils évangéliques.

13. b) Le lien par lequel les membres, au sens le plus strict du mot, et l’Association, sont unis entre eux est-il stable, mutuel, plénier; au point que, conformément à la règle de la Constitution, l’associé se donne totalement à l’Association et que cette dernière soit à même ou semble réellement devoir être en état de se charger de l’associé, et qu’elle puisse et veuille prendre soin de lui et répondre à bon droit de lui (art. III, § 5,2°)?

14. c) Est-ce que et de quelle manière ou à quel titre, l’Association possède effectivement ou s’efforce de posséder les maisons communes imposées par la Constitution (art. III, § 4), en vue d’atteindre les fins pour lesquelles ces maisons sont organisées?

15. d) Évite-t-on ce qui ne serait pas conforme à la nature ou au but des Instituts séculiers, comme par exemple le port d’un habit incompatible avec la condition séculière, une vie commune organisée extérieurement (art. II, § 1; art. III, § 4), sur le modèle de la vie commune religieuse, ou équivalant à cette dernière (Tit. XVIL L. IL C.I.C.)?

16. 8° Les Instituts séculiers, conformément à l’art. II, § 1,2° de la Constitution apostolique Provida Mater Ecclesia, et en respectant les art. X et II, § 1, 1° de cette même Constitution ne sont pas soumis – et ils ne peuvent pas y recourir – à la législation propre et particulière des Religions ou des Sociétés vivant en communauté. Cependant la Sacrée Congrégation pourra exceptionnellement adapter et appliquer aux Instituts séculiers certaines prescriptions spéciales du droit religieux qui leur conviendraient, conformément à la teneur de la Constitution (ibidem, art. II, § 1, 2°); elle pourra même, avec prudence, puiser dans ce droit certains critères plus ou moins généraux, confirmés par l’expérience et répondant à la nature intime des choses.

17. 9° En particulier: a) Bien que les prescriptions du canon 500, § 3, ne concernent pas strictement les Instituts séculiers, et qu’il ne faille pas les leur appliquer telles quelles, on pourra cependant en déduire à bon droit un solide argument et une nette directive pour l’approbation et l’organisation des Instituts sécu1iers.

18. b) Rien, à la vérité, ne s’oppose à ce que, conformément au droit (canon 492, § 1), des Instituts séculiers soient, en vertu d’une concession spéciale, agrégés aux Ordres réguliers et aussi à d’autres Religions (Instituts religieux), et qu’ils puissent être secondés par eux de diverses manières et même, en quelque façon dirigés par eux moralement. Cependant on ne pourra permettre que difficilement, après avoir attentivement considéré le bien des Instituts, leur esprit, la nature et le but de l’apostolat auquel ils doivent se livrer, comme aussi après avoir pris les précautions utiles, d’autres formes de dépendance plus stricte qui sembleraient porter atteinte à l’autonomie du gouvernement des Instituts séculiers et les soumettre à une tutelle plus ou moins rigoureuse, même si ces formes sont désirées et demandées par les Instituts eux-mêmes, par les Instituts féminins en particulier.

19. 10° Les Instituts séculiers: a) en raison de l’état de perfection qu’ils veulent professer et en raison de la consécration totale à l’apostolat qu’ils imposent, sont évidemment appelés, dans ce même genre de perfection et d’apostolat, à une vie plus parfaite que celle qui paraît suffire aux fidèles, même les meilleurs travaillant dans les Associations purement laïques, ou dans l’Action catholique, ou encore dans les autres œuvres pieuses; b) ils doivent cependant pratiquer ces exercices et se livrer à ces travaux propres qui constituent les fins particulières de ces mêmes Instituts, de telle sorte que leurs membres – toute confusion étant soigneusement écartée, – puissent selon leurs forces, offrir aux fidèles qui les voient et les observent, un exemple insigne de collaboration désintéressée, humble et constante avec la Hiérarchie, tout en sauvegardant constamment leur discipline intérieure spéciale (cf. Motu proprio Primo feliciter, n, VI).

20. 11° a) L’Ordinaire, ayant obtenu du Saint-Siège l’autorisation d’ériger canoniquement un Institut séculier, qui existait auparavant comme Association ou comme Pieuse Union ou Sodalité, pourra décider lui-même s’il est opportun, pour déterminer la situation des personnes et apprécier les conditions requises par les Constitutions de l’Institut, de tenir compte de ce qui a été fait antérieurement, par exemple de la probation, de la consécration, etc.

21. b) Durant les dix premières années de l’Institut séculier, à compter depuis son érection, l’évêque du lieu pourra dispenser, en ce qui concerne les fonctions, les charges, les grades et autres effets juridiques, des conditions d’âge, de temps de probation, d’années de consécration et autres semblables qui sont prescrites pour tous les Instituts en général ou pour quelque Institut en particulier.

22. c) Les maisons ou centres, fondés avant l’érection canonique de l’Institut, à la condition d’avoir été constitués avec la permission de l’un et l’autre évêques, conformément aux prescriptions du canon 495, § 1, font du fait même de l’érection, partie de l’Institut.

Donné à Rome, au Palais de la Sacrée Congrégation des Religieux, le 19 mars,

jour de la fête de saint Joseph, Époux de la bienheureuse Vierge Marie, en l’année 1948.

LUIGI Card. LAVITRANO

préfet

Fr. LUCA ERMENEGILDO PASETTO

secrétaire

Droit Canon

Code de Droit Canon

Du Code de Droit Canon

IIIe Partie

Les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique

Section 1

LES INSTITUTS DE VIE CONSACRÉE

Titre I

Les normes communes à tous les Instituts de vie consacrée

Can. 573

§ 1. La vie consacrée par la profession des conseils évangéliques est une forme de vie stable par laquelle les fidèles, sous l’action de l’Esprit Saint et suivant le Christ de plus près, se consacrent totalement à Dieu aimé par-dessus tout, afin de pouvoir atteindre la perfection de la charité dans le service pour le règne de Dieu, et sont consacrés à un titre nouveau et particulier à l’édification de l’Église et au salut du monde; et, rendus dans l’Église un signe excellent, ils annoncent la gloire céleste.

§ 2. Cette forme de vie dans les Instituts de vie consacrée canoniquement érigés par l’autorité ecclésiastique compétente, est assumée librement par les fidèles qui, par vœux ou autres liens sacrés, conformément aux normes propres des Instituts, font profession d’observer les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté, et obéissance, et, par la perfection de la charité à laquelle ces derniers conduisent, sont unis de façon spéciale à l’Église et à son mystère.

Can. 574

§ 1. L’état de ceux qui professent les conseils évangéliques dans ces Instituts appartient inséparablement à la sainteté de l’Église et par conséquent doit être favorisé et encouragé par tous ceux qui sont dans l’Église.

§ 2. A cet état quelques fidèles sont appelés spécialement par Dieu afin que, dans la vie de l’Église, ils jouissent d’un don particulier et, selon le but et l’esprit de l’Institut, ils servent à sa mission de salut.

Can. 575

§ 1. Les conseils évangéliques, fondés sur la doctrine et sur les exemples du Christ Maître, sont un don divin que l’Église a reçu du Seigneur et qu’elle conserve toujours par Sa grâce.

Can. 576 – Il appartient à l’autorité compétente de l’Église d’interpréter les conseils évangéliques, d’établir les normes pour la pratique de ceux-ci, de constituer, par son approbation canonique, des formes de vie stables, et de voir à ce que les Instituts croissent et se développent selon l’esprit des fondateurs et les saines traditions.

Can. 577 – Ils sont nombreux dans l’Église les Instituts de vie consacrée dotés de charismes divers de l’Esprit et qui ont des dons différents selon la grâce qui leur a été donnée: suivre de plus près le Christ qui prie, ou qui annonce le royaume de Dieu, ou qui fait du bien aux hommes, ou encore qui demeure avec eux dans le monde, mais toujours en faisant la volonté du Père.

Can. 578 – L’intention et les desseins des fondateurs, ratifiés par l’autorité ecclésiastique compétente, au sujet de la nature, de la fin, de l’esprit et du caractère des Instituts, ainsi que ses traditions saines qui constituent le patrimoine de chaque Institut, doivent toujours être observés fidèlement par tous.

Can. 579 – Les évêques diocésains, chacun dans son territoire, peuvent ériger par un décret formel les Instituts de vie consacrée, pourvu qu’ils aient consulté le Siège Apostolique.

Can. 580 – L’agrégation d’un Institut de vie consacrée à un autre est réservée à l’autorité compétente de l’Institut qui agrège, en sauvegardant toujours l’autonomie canonique de l’Institut agrégé.

Can. 581 – Il appartient à l’autorité compétente de l’Institut de diviser celui-ci en parties, sous n’importe quel nom, d’en ériger de nouvelles, d’unir celles qui sont érigées ou de les circonscrire d’une autre façon.

Can. 582 – Les fusions et unions d’Instituts de vie consacrée sont réservées exclusivement au Siège Apostolique; les confédérations et les fédérations lui sont également réservées.

Can. 583 – Dans les Instituts de vie consacrée les changements qui touchent ce qui avait été approuvé par le Siège Apostolique ne peuvent avoir lieu sans l’autorisation de celui-ci.

Can. 584

§ 1. Il revient seulement au Siège Apostolique de supprimer un Institut; il lui est aussi réservé de délibérer au sujet des biens temporels de l’Institut.

Can. 585 – C’est à l’autorité compétente de l’Institut qu’il revient de supprimer des parties de l’Institut lui-même.

Can. 586

§ 1. Il est reconnu aux différents Instituts une juste autonomie de vie, et surtout de gouvernement, selon laquelle ils jouissent dans l’Église d’une discipline propre et sont en mesure de conserver intègre leur patrimoine comme il est fait mention au can. 578.

§ 2. Les évêques doivent protéger et favoriser cette autonomie.

Can. 587

§ 1. Dans le but de protéger plus fidèlement la vocation et l’identité propres à chaque Institut, dans le code fondamental ou dans les constitutions de chaque Institut doivent être contenues, outre ce qui est établi dans le can. 507, des normes fondamentales concernant le gouvernement de l’Institut, la discipline des membres, l’incorporation et la formation des membres, ainsi que l’objet propre des liens sacrés.

§ 2. Cette règle est approuvée par l’autorité ecclésiastique compétente et peut être modifiée seulement avec son consentement

§ 3. Dans cette règle sont insérées de façon harmonieuse les matières spirituelles et juridiques; toutefois on ne multipliera pas les normes sans nécessité.

§ 4. Les autres normes établies par l’autorité compétente de l’Institut sont recueillies dans d’autres règles qui, toutefois, peuvent être reconnues et adaptées selon les exigences de lieux et de temps.

Can. 588

§ 1. Les Instituts de vie consacrée, de par leur nature, ne sont ni cléricaux ni laïcs.

§ 2. L’Institut est appelé clérical quand, en raison de sa fin et du dessein voulu par le fondateur, ou encore en raison d’une tradition légitime, il est sous le gouvernement de clercs, il assume l’exercice de l’ordre sacré et il est reconnu comme tel par l’autorité de l’Église.

§ 3. L’Institut est appelé laïc quand, en raison de son charisme propre qui n’inclut pas l’exercice de l’ordre sacré, il a une tâche particulière dans l’Église, définie par le fondateur, ou encore en raison d’une tradition légitime, et qu’il est reconnu comme tel par l’Église.

Can. 589 – Un Institut de vie consacrée est appelé de droit pontifical quand il est érigé par le Siège Apostolique ou encore approuvé par celui-ci par un décret formel; il est de droit diocésain quand il est érigé par l’évêque diocésain et qu’il n’a pas obtenu un décret d’approbation du Siège Apostolique.

Can. 590

§ 1. Les Instituts de vie consacrée, puisqu’ils sont dédiés de façon spéciale au service de Dieu et de toute l’Église, sont soumis pour une raison spéciale à l’autorité suprême de l’Église.

§ 2. Les membres individuellement sont tenus à obéir au Souverain Pontife comme à leur supérieur suprême, aussi en raison du lien sacré de l’obéissance.

Can. 591 – Le Souverain Pontife, en raison de sa primauté dans l’Église universelle, en vue du bien commun et afin qu’on voit mieux au bien des Instituts et aux nécessités apostoliques, peut dispenser un Institut de vie consacrée de la juridiction de l’Ordinaire du lieu, et se le soumettre à lui-même, ou encore à une autre autorité ecclésiastique.

Can. 592

§ 1. Afin de mieux favoriser la communion des Instituts avec le Siège Apostolique, le Modérateur suprême enverra un bref compte-rendu de la vie de l’Institut au Siège Apostolique, de la façon et dans le temps établis par celui-ci.

§ 2. Les Modérateurs de chaque Institut encourageront la connaissance des documents du Saint-Siège concernant les membres qui leur sont confiés et verront à leur observance.

Can. 593

Étant sauf ce qui est prescrit au Can. 586, les Instituts de droit pontifical sont soumis, en ce qui concerne le régime interne et la discipline, immédiatement et exclusivement au pouvoir du Siège Apostolique.

Can. 594 – L’Institut de droit diocésain, étant sauf le can. 586, demeure sous la direction spéciale de l’évêque diocésain.

Can. 595

§ 1. C’est le propre de l’évêque du siège principal de l’Institut d’approuver les constitutions et de confirmer les variations légitimement introduites dans celles-ci, sauf celles où le Siège Apostolique serait intervenu, ainsi que de traiter de toutes les affaires principales qui concernent l’Institut dans son ensemble et qui dépassent le pouvoir de l’autorité interne, après avoir consulté toutefois les autres évêques diocésains si l’Institut est répandu en plusieurs diocèses.

§ 2. L’évêque diocésain peut accorder des dispenses des constitutions dans des cas particuliers.

Can. 596

§ 1. Les Supérieurs des Instituts et les Chapitres jouissent du pouvoir sur les membres tel qu’il est défini par le droit universel et par les constitutions.

§ 2. Toutefois, dans les Instituts religieux cléricaux de droit pontifical, ils jouissent aussi du pouvoir ecclésiastique de gouvernement soit dans le for externe soit dans le for interne.

§ 3. Les dispositions des canons 131,132 et 137-144, s’appliquent au pouvoir dont se réfère le par. 1.

Can. 597

§ 1. Peut être admis dans un Institut de vie consacrée tout catholique qui ait une intention droite, qui possède les qualités établies par le droit universel et par le droit propre, et qui ne soit pas empêché par quelque empêchement.

§ 2. Personne ne peut être admis sans une préparation adéquate.

Can. 598

§ 1. Chaque Institut, considérant le caractère et les fins propres, définit dans ses constitutions la façon selon laquelle les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance doivent être observés, selon sa manière de vivre.

§ 2. Tous les membres doivent non seulement observer fidèlement et intégralement les conseils évangéliques mais aussi conduire leur vie selon le droit propre de l’Institut et tendre ainsi à la perfection de leur état.

Can. 599 – Le conseil évangélique de chasteté, assumé pour le royaume des cieux, est un signe du monde à venir et une source de fécondité plus riche, dans un coeur indivisé; il comporte l’obligation de la continence parfaite dans le célibat.

Can. 600 – Le conseil évangélique de pauvreté, à l’imitation du Christ qui, pour nous, s’est fait pauvre alors qu’il était riche, en plus d’une vie pauvre matériellement et spirituellement, à conduire dans la sobriété et le détachement des richesses terrestres, comporte la dépendance ou la limitation dans l’usage et dans la disposition des biens, selon les normes du droit propre de chaque Institut.

Can. 601 – Le conseil évangélique d’obéissance, assumé dans un esprit de foi et d’amour à la suite du Christ obéissant jusqu’à la mort, oblige à la soumission de la volonté envers les supérieurs légitimes qui représentent Dieu selon ce qui est établi dans les constitutions particulières.

Can. 602 – La vie fraternelle, propre à chaque Institut, par laquelle tous les membres sont unis dans le Christ en une famille spéciale, sera définie de telle sorte qu’elle puisse être vécue par tous comme une aide mutuelle pour leur vocation. A travers la communion fraternelle, enracinée et fondée dans la charité, les membres seront un exemple de la réconciliation universelle dans le Christ.

Can. 603

§ 1. Outre les Instituts de vie consacrée, l’Église reconnaît la vie érémitique ou d’anachorète, par laquelle les fidèles par une séparation plus rigide du monde, dans le silence de la solitude, dans la prière continuelle et dans la pénitence, con¬sacrent leur vie à la louange de Dieu et au salut du monde.

§ 2. L’ermite, dédié à Dieu dans la vie consacrée, est reconnu dans le droit s’il professe publiquement les trois conseils évangéliques confirmés par vœu ou par un autre lien sacré, entre les mains de l’évêque diocésain, et il observe sa propre règle de vie sous la conduite de l’évêque.

Can. 604

§ 1. A ces formes de vie consacrée s’ajoute l’ordre des vierges qui, en émettant le dessein de suivre le Christ de plus près selon le rite liturgique approuvé par l’évêque diocésain, se consacrent à Dieu, se marient mystiquement au Christ, fils de Dieu, et se dédient au service de l’Église.

§ 2. Pour mieux observer leur dessein, et pour le service de l’Église, les vierges peuvent s’associer de façon cohérente à leur état en vue d’une aide mutuelle.

Can. 605 – Il appartient uniquement au Siège Apostolique d’approuver de nouvelles formes de vie consacrée. Toutefois, les évêques diocésains s’efforceront de discerner de nouveaux dons de vie consacrée confiés par l’Esprit Saint à l’Église et ils aideront les promoteurs afin qu’ils expriment mieux leurs desseins et les protégeront par des normes adaptées, en gardant surtout présentes à l’esprit les normes générales contenues dans cette partie.

Can. 606 – Ce qui est établi ici pour les Instituts de vie consacrée et pour leurs membres vaut de façon égale pour les hommes et pour les femmes, à moins que dans le contexte, ou selon leur nature, il en résulte autrement.

* * *

Chapitre VIII


Les conférences de supérieurs majeurs

Can. 708 – Les Supérieurs majeurs peuvent utilement se grouper en conférences ou conseils, en vue de collaborer en unissant leurs forces, soit pour mieux assurer la finalité de chacun de leurs instituts, restant toujours saufs leur autonomie, leur caractère et leur esprit propre, soit pour traiter des affaires communes, soit encore pour établir la coordination et la coopération convenables avec les conférences des Évêques ainsi qu’avec chaque Évêque.

Can. 709 – Les conférences des Supérieurs majeurs auront leurs statuts approuvés par le Saint-Siège, qui seul a pouvoir de les ériger en personnes juridiques et sous la direction suprême duquel elles demeurent.

Titre III

Les Instituts Séculiers

Can. 710 – L’Institut séculier est un Institut de vie consacrée où des fidèles vivant dans le monde tendent à la perfection de la charité et s’efforcent de contribuer surtout de l’intérieur à la sanctification du monde

Can. 711 – Du fait de sa consécration, le membre d’un Institut séculier ne change pas sa condition canonique propre dans le peuple de Dieu, qu’elle soit laïque ou cléricale, restant sauves les dispositions du droit regardant les Instituts de vie consacrée

Can. 712 – Restant sauves les dispositions des canons 598-601, les constitutions détermineront les liens sacrés par lesquels sont assumés les conseils évangéliques dans l’Institut et définiront les obligations que comportent ces liens, en respectant toujours dans le mode de vie la sécularité propre de l’Institut.

Can. 713

§ 1. Les membres de ces Instituts expriment et exercent leur consécration dans l’activité apostolique et s’efforcent, à la manière d’un ferment, d’imprégner toutes choses d’esprit évangélique pour fortifier el développer le Corps du Christ.

§ 2. Les membres laïcs participent à la tâche d’évangélisation de l’Église, dans le monde et du dedans du monde, par le témoignage d’une vie chrétienne et de la fidélité à leur consécration ou par l’aide qu’ils apportent pour ordonner selon Dieu les réalités temporelles et pénétrer le monde de la force de l’Évangile. Ils offrent aussi leur coopération selon leur propre mode de vie séculier au service de la communauté ecclésiale.

§ 3. Les membres clercs, par le témoignage de leur vie consacrée, surtout dans le presbyterium, viennent en aide à leurs confrères par une particulière charité apostolique, et dans le peuple de Dieu ils travaillent à la sanctification du monde par leur ministère sacré.

Can. 714 – Les membres mèneront leur vie selon les constitutions dans les conditions ordinaires du monde, seuls ou chacun dans sa famille, ou encore dans un groupe de vie fraternelle.

Can. 715

§ l. Les membres clercs incardinés dans un diocèse dépendent de l’Évêque diocésain, restant sauf ce qui regarde la vie consacrée dans leur propre Institut.

§ 2. Quant à ceux qui sont incardinés dans un Institut selon le can. 266, § 3, s’ils sont destinés aux œuvres propres de l’Institut ou à son gouvernement, ils dépendent de l’Évêque à l’instar des religieux.

Can. 716

§ 1. Tous les membres participent activement à la vie de l’Institut selon le droit propre.

§ 2. Les membres d’un même Institut garderont la communion entre eux, veillant avec soin à l’unité d’esprit et à une authentique fraternité.

Can. 717

§ 1. Les constitutions établiront le mode propre de gouvernement et détermineront le temps pour lequel les Modérateurs exerceront leur office, et leur mode de désignation.

§ 2. Personne ne peut être désigné comme Modérateur suprême s’il n’est pas incorporé définitivement.

§ 3. Les préposés au gouvernement de l’Institut veilleront à ce que soit gardée l’unité de son esprit et que soit promue une participation active des membres.

Can. 718 – L’administration des biens de l’Institut, qui doit exprimer et stimuler la pauvreté évangélique, est régie par les règles du livre V sur Les biens temporels de l’Église, et par le droit propre de l’Institut. De même, le droit propre définira les obligations surtout économiques de l’Institut envers les membres qui travaillent pour lui.

Can. 719

§ 1. Les membres, pour répondre fidèlement à leur vocation et pour que leur action procède de leur union au Christ, s’adonneront soigneusement à l’oraison, s’appliqueront à la lecture de l’Écriture Sainte de manière adaptée, feront une retraite annuelle et accompliront selon le droit propre les autres exercices spirituels.

§ 2. La célébration de l’Eucharistie, quotidienne autant que possible, sera la source et la force de toute leur vie consacrée.

§ 3. Ils s’approcheront librement du sacrement de pénitence qu’ils recevront fréquemment.

§ 4. Ils auront la liberté pour l’indispensable direction de conscience et demanderont, s’ils le veulent, même à leurs Modérateurs, des conseils en ce domaine.

Can. 720 – Le droit d’admettre dans l’Institut, à la probation, à l’engagement par des liens sacrés, soit temporaires soit perpétuels ou définitifs, appartient aux Modérateurs majeurs avec leur conseil, selon les constitutions.

Can. 721

§ 1. Est admis invalidement à la probation initiale:

1° qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité;

2° qui est lié actuellement par un lien sacré dans un Institut de vie consacrée ou est incorporé dans une société de vie apostolique;

3° le conjoint tant que dure son mariage.

§ 2. Les constitutions peuvent établir d’autres empêchements à l’admission, même pour la validité, ou y poser des conditions.

§ 3. En outre, pour que quelqu’un soit reçu, il doit avoir la maturité nécessaire pour bien mener la vie propre de l’Institut.

Can. 722

§ 1. La probation initiale sera ordonnée à ce que les candidats connaissent mieux leur vocation divine telle qu’elle est propre à l’Institut et qu’ils soient formés à l’esprit et au mode de vie de l’Institut.

§ 2. Les candidats seront dûment formés à mener une vie selon les conseils évangéliques et à l’orienter tout entière vers l’apostolat, en utilisant les formes d’évangélisation qui répondent davantage au but, à l’esprit et au caractère de l’Institut.

§ 3. Les constitutions définiront les modalités de cette probation et sa durée avant de contracter les premiers liens dans l’Institut; cette durée ne sera pas inférieure à deux ans.

Can. 723

§ 1. Le temps de la probation initiale achevé, le candidat qui sera jugé idoine assumera les trois conseils évangéliques scellés par un lien sacré, ou il quittera l’Institut.

§ 2. Cette première incorporation sera temporaire selon les constitutions et ne durera pas moins de cinq ans.

§ 3. Le temps de cette incorporation achevé, le membre jugé idoine sera admis à l’incorporation perpétuelle ou à l’incorporation définitive, par des liens temporaires qu’il faudra toujours renouveler.

§ 4. L’incorporation définitive est comparée à l’incorporation perpétuelle pour certains effets juridiques à définir dans les constitutions.

Can. 724

§ 1. Les premiers liens sacrés ayant été contractés, la formation doit se poursuivre de façon continue selon les constitutions.

§ 2. Les membres seront formés au même rythme dans les choses divines et humaines; les Modérateurs de l’Institut auront un grand souci de leur formation spirituelle permanente.

Can. 725 – Par un lien déterminé dans les constitutions, un Institut peut s’associer d’autres fidèles qui tendent à la perfection selon l’esprit de l’Institut et participent à sa mission.

Can. 726

§ 1. Le temps de l’incorporation temporaire écoulé, le membre peut quitter librement l’Institut ou être exclu de la rénovation des liens sacrés pour une juste raison par le Modérateur majeur après qu’il ait entendu son conseil.

§ 2. Le membre incorporé temporairement qui le demande spontanément peut obtenir du Modérateur suprême, avec le con¬sentement de son conseil, l’indult de sortie pour une cause grave.

Can. 727

§ 1. Un membre incorporé perpétuellement qui veut quitter l’Institut demandera, après avoir mûrement pesé la chose devant le Seigneur, un indult de sortie au Siège Apostolique par le Modérateur suprême, si l’Institut est de droit pontifical sinon, il peut le demander aussi à l’Évêque diocésain, comme il est défini dans les constitutions.

§ 2. S’il s’agit d’un clerc incardiné à l’Institut, les dispositions du can. 693 seront observées.

Can. 728 – Par la concession légitime d’un indult de sortie tous les engagements cessent, ainsi que les droits et obligations qui découlent de l’incorporation.

Can. 729 – Un membre est renvoyé de l’Institut selon les canons 694 et 695; en outre, les constitutions détermineront d’autres causes de renvoi, pourvu qu’elles soient proportionnellement graves, imputables et juridiquement prouvées et que soit observée la procédure établie dans les canons 697-700. Au membre renvoyé s’appliquent les dispositions du can. 701.

Can. 730 – Pour le passage d’un membre d’un Institut séculier à un autre Institut séculier, les dispositions des canons 684, §§ 1,2,4 et 685 seront observées; pour le passage à un Institut religieux ou à une société de vie apostolique, ou de ces derniers à un Institut séculier, la permission du Siège Apostolique est requise, aux directives duquel il faut se tenir.

Section II


Les sociétés de vie apostolique

Can. 731

§ 1. A côté des Instituts de vie consacrée prennent place les sociétés de vie apostolique, dont les membres, sans les vœux religieux, poursuivent la fin apostolique propre de leur société et, menant la vie fraternelle en commun tendent, selon leur mode de vie propre, à la perfection de la charité par l’observance des constitutions.

§ 2. Il y a parmi elles des sociétés dont les membres assument les conseils évangéliques par un certain lien défini par les constitutions.

Textes du Magistère

Textes du Magistère

Le Concile Vatican II

Le Concile Vatican II

Perfectae caritatis no. 11

[Télécharger en ligne]

1. Les Instituts séculiers, bien qu’ils ne soient pas des Instituts religieux, comportent cependant une profession véritable et complète des conseils évangéliques dans le monde, reconnue comme telle par l’Église. Cette profession confère une consécration à des hommes et à des femmes, à des laïcs et à des clercs vivant dans le monde. Par conséquent, il faut qu’ils tendent avant tout à se donner entièrement à Dieu dans la charité parfaite et que leurs Instituts gardent le caractère séculier qui leur est propre et spé¬cifique afin de pouvoir exercer partout et efficacement l’apostolat dans le monde et comme du sein du monde, apostolat pour lequel ils ont été créés.

2. Qu’ils sachent bien cependant qu’ils ne pourront accomplir cette tâche que si les membres reçoivent une solide formation dans les choses divines et humaines afin d’être vraiment dans le monde un levain pour la vigueur et l’accroissement du Corps du Christ. Que les Supérieurs veillent donc sérieusement à ce qu’une formation, surtout spirituelle, leur soit donnée et se poursuive ultérieurement.

Ad gentes, no. 40

3. Puisque, sous l’inspiration du Saint-Esprit, s’accroissent de jour en jour dans l’Église les Instituts séculiers, leur aide, sous l’autorité de l’Évêque, peut être fructueuse dans les missions à des titres multiples, comme signe d’un don plénier à l’évangélisation du monde.

Interventions des évêques de France

Intervention de Monseigneur Cattenoz

Intervention de Monseigneur Cattenoz

(Président de la Commission épiscopale de la Vie Consacrée)

Forum de Chevilly-Larue

24-25 novembre 2007

Introduction

Je voudrais vous dire un petit mot de ce que j’ai vécu depuis hier, je suis émerveillé de ce que j’ai entendu comme témoignage. J’ai senti ce qui était au cœur de la naissance de l’Eglise.

Une première question que je vous poserai : quels sont les deux premiers mots que les Chrétiens ont utilisés pour dire qui ils étaient ? Hier soir, j’ai vraiment eu l’impression que l’on retrouvait spontanément ces deux mots.

Le 1er mot : Fraternité.

Mot très intéressant, d’autant plus que c’est un mot qui n’apparaît qu’avec la naissance du Christianisme. C’est extrêmement beau de voir que la notion de fraternité apparaît avec les premiers chrétiens et, hier, on a senti, parmi tous les témoins, cette fraternité très profonde.

Le 2ème mot : « Koinônia » Communion.

Ce mot s’applique aux Instituts Séculiers d’une manière un peu particulière, car au moment même où je communie à l’Eucharistie, je communie au Corps du Christ mais je m’engage à communier à tous ceux qui sont déjà les membres de son Corps, et non seulement ceux qui sont déjà les membres de son Corps, mais tous ceux qui sont appelés à le devenir. A ce titre-là, la « koinônia » (on emploie souvent le mot de communauté chrétienne, le mot communauté n’est pas dans les Actes des Apôtres !), cette « koinônia », vous situe bien, en tant que vous êtes pleinement dans le monde et pleinement consacrés.

A ce titre-là, je voudrais vous inviter au nom même de cette « koinônia » : Pour que vous soyez pleinement dans le monde et il faut que vous soyez pleinement consacrés, et vous ne serez pleinement consacrés qu’à condition de vous enraciner à ce que j’appellerais la triple source de la consécration.

– La source eucharistique : l’Eucharistie doit tenir une place toujours plus grande dans vos vies ; car si l’adage de nos pères dans la foi était « c’est l’Eucharistie qui fait l’Eglise », aujourd’hui encore, si vous voulez faire l’Eglise en plein monde, il faut que vous viviez de l’Eucharistie.

– Ensuite, vivez de la 2ème source qu’est la prière. Si vous n’êtes pas priant, vous ne serez pas pleinement dans le monde, car si vous êtes dans le monde, ce n’est pas pour être du monde mais pour être rayonnement du Christ au cœur du monde.

– La 3ème source est fondamentale, c’est d’être des hommes et des femmes de la Parole de Dieu. Il faut prendre du temps chaque jour aux pieds de Jésus.

Demandez-vous, combien vous perdez, chaque jour, de temps en chose inutile ; je crois qu’un quart d’heure aux pieds de Jésus, à l’écoute de sa Parole, gratuitement, n’est pas inutile. Cette triple source vous permet d’être vraiment consacré et pleinement dans le monde. Rappelez-vous : « koinônia » : c’est la source, c’est l’Eglise comme telle. Quand on vit au milieu du monde, attention ! Dans l’Eglise, on devient médiocre ou on devient des saints. Je conclus avec ce point fondamental : prenez soin de vous enraciner à la triple source de l’Eucharistie, de la prière et de la Parole. Si vous voulez que les I.S. grandissent, devenez des saints !

Intervention du Père Quris

 Intervention du Père Quris

A l’Assemblée Générale de la Conférence Nationale des Instituts Séculiers en France (Paris – 2010)

 

Le Père Quris intervient en tant que secrétaire de la Commission épiscopale à la vie consacrée Il est aussi chargé par la CEF du lien avec les groupes participant à l’apostolat des laïcs. Il est originaire  du diocèse d’Angers.

Je suis venu ce matin avec le livre de Monseigneur Dagens :

Entre épreuve et renouveau, la passion de l’évangile,» C’est le rapport qu’a présenté Mgr Dagens en Novembre 2009. Je vais évoquer cela en écho avec ce que j’ai entendu. Le groupe de travail de Mgr Dagens était parti d’une double question des évêques : dans notre monde, on est marqué par l’indifférence religieuse (attention au monde dans lequel vous êtes) et préoccupation de la visibilité de l’Église (le mot visibilité a été très souvent nommé). ça regroupe bien vos préoccupations.

Dans ce groupe là, il y avait un constat un peu négatif sur le monde d’indifférence religieuse et une question sur les modes nouveaux de visibilités que pratiquent un certains nombres de communautés et des questions posées par le monde médiatique dans lequel on est. Pour bien poser ces questions, il faut ajouter un troisième terme, le mot évangélisation.

C’est avec cette grille là que j’ai essayé d’écouter ce que j’ai entendu et ce que j’ai envie de vous redire. Pour bien poser la question de la visibilité, ne pas oublier la question de la mission. Dans ce sens là, en entendant vos échanges, je trouve que ça rejoint les thèmes qu’évoque Mgr Dagens.

– Vous avez évoqué le paradoxe que vivent  les IS, à la fois cette vocation à être dans le monde (est-ce que l’on peut parler d’un certain enfouissement dans le monde) et comment rendre compte du trésor de notre vocation d’annoncer l’évangile. Le 1er  chapitre de Mgr Dagens, c’est aussi cela : le paradoxe chrétien, on peut apparaître dans un monde de faiblesse, on est marqué par la faiblesse et c’est dans cette faiblesse qu’on est appelé à témoigner du Christ. Il y a quelque chose de paradoxale dans la vocation chrétienne.

– Il y a une certaine évolution déjà avant la lettre aux catholiques de 1996 et là dans cette lettre préparée par Mgr Dagens, il parle de proposer de présenter la foi dans la société actuelle. Il parle d’affirmer l’identité catholique dans la société française. Comment des IS peuvent-ils se retrouver dans une telle expression ? Ce n’est pas un reflexe identitaire mais c’est une invitation, dans ce mode marqué par l’indifférence à bien percevoir ce que veut dire cette visibilité. Les IS parlent d’insertion dans le monde et lui utilise le terme d’ « inscription ». Finalement la visibilité, c’est inscrire dans les réalités du monde (et ça rejoint bien la vocation des IS), dans la culture, inscrire l’évangile, permettre à l’évangile de prendre chair comme dans le sein de la Vierge Marie. Donner chair à la Parole

Réfléchir à la visibilité c’est réfléchir en fonction de la mission, on dit que l’on a perdu la culture chrétienne, il s’agit de retrouver une culture de la foi, une culture de l’évangile. La vocation d’IS est de cultiver là où l’on est cet art de vivre dans la foi (notamment, la redécouverte de l’enseignement social de l’Église) il y a une culture de l’évangile y compris dans des réalités économiques, sociales. On donne chair à cela dans notre engagement personnel et collectif.

Toujours autour de la visibilité, la question n’est pas d’abord la visibilité de vos IS, c’est la visibilité de l’évangile, c’est de l’évangile dont il s’agit et du Christ. Un passage du livre invite à prendre de la distance par rapport au un seul critère d’une visibilité médiatique.

Quand on réfléchit visibilité, c’est bien de se dire que la visibilité de l’Église est dans le sacramentel (Église sacrement de salut) et se dire de quoi on est sacrement. Passer d’une visibilité médiatique à une visibilité sacramentelle, il s’agit d’être et de participer par le baptême, la confirmation et la consécration, à cette visibilité sacramentelle du ministère du salut. La 1ère visibilité, c’est le témoignage de chaque membre des IS et ce n’est pas uniquement des campagnes et des tracts à distribuer. Comment les uns et les autres rendez vous visible l’évangile et votre vocation ?

– Autour de la vie consacrée, en vous écoutant j’ai retrouvé des points auxquels je suis assez sensible : toute vocation dans l’Église est au service de tousles charismes sont toujours pour le bien de tous. Le charisme du don de l’Ésprit pour la mission donnée à l’Église est pour le bien de tous. Il n’a de sens que s’il est partagé d’où l’invitation à partager le don que vous avez reçu, il est pour l’Église, pour qu’elle puisse vivre sa mission dans le monde. Le charisme donné aux IS de cette consécration dans le monde, de cette conviction que le monde est le lieu possible de la rencontre de Dieu, de la contemplation de Dieu, le lieu de la vocation sacerdotale de tout baptisé, faire grandir le monde en l’offrant à Dieu.

Cette vocation a vraiment quelque chose à dire à tous les laïcs d’aujourd’hui. Vous ne pouvez pas garder cela pour vous, c’est un bien qui vous a été donné pour éclairer d’autres laïcs engagés d’une autre manière dans le monde. C’est comme cela qu’il faut jouer la visibilité de votre vocation, elle doit venir nourrir la vocation des autres. Il faudrait apprendre à dire en Église ce que l’on reçoit de la vocation des autres.

Dans l’Église il n’y a que des « ordonnés » et  des « pas ordonnés », c’est une distinction de l’ordre du ministère ordonné. Il y a des « consacrés » et des « non consacrés », c’est une autre distinction qui ne se recoupe pas. Le prêtre ce n’est pas un état de vie, c’est un ministère. Il faut faire attention dans les distinctions qu’on utilise pour ne pas les confondre.

– Autour de votre préoccupation des jeunes, les IS ont à entendre la parole des jeunes. Les congrégations religieuses ont le même réflexe. Il y a toute une recherche actuellement pour permettre à des jeunes religieuses et religieux de se retrouver pour s’approprier leurs charismes. C’est assez positif que vous puissiez le faire vous aussi en inter IS.

Autour des vocations, attention que votre désir d’appel ne soit pas : le recrutement, il faut vraiment que ça soit fondé sur la conviction que votre vocation a du sens pour aujourd’hui et que des jeunes aujourd’hui peuvent trouver sens pour répondre à l’appel du Seigneur de se consacré dans la situation où ils sont et de trouver dans la vie du monde le lieu de la rencontre de Dieu et la participation à la mission de l’Église. C’est ça qu’il faut donner à voir.

– Il serait intéressant de creuser la dimension sacerdotale de la vocation baptismale, la vocation au sacerdoce commun. Le sacerdoce commun par vocation et aussi par  consécration. Creuser cette dimension de participer à la rencontre de Dieu et à la  contemplation de Dieu au cœur du monde et aussi de  faire monter ce monde en offrande vers le Père.

– Et le siècle ? Et les grandes préoccupations du monde d’aujourd’hui ? C’est une invitation à ne pas oublier cette dimension là. Dans vos rencontres, venir avec toute cette vie du monde dans laquelle, par vocation, vous êtes insérés.

– A la fin de son livre Mgr Dagens propose une lectio divina sur les pèlerins d’Emmaüs, l’intérêt de sa méditation est de nous inviter à nous mettre du côté des disciples et après du côté du Christ. C’est très beau. Du côté des disciples, c’est deux hommes qui marchent (là où vous êtes, vous marchez avec les hommes et les femmes de notre temps, vous partagez leur désespoir, leurs tristesses) L’Église est invitée à se mettre du côté du Christ et à accepter de ne pas être reconnue (il y a là quelque chose qui sonne bien avec la vocation des IS, être bien dans la pâte humaine, être présence du Christ et accepter de ne pas être reconnu) Accepter, tout en étant visible, de ne pas être reconnu.

Ça nous invite aussi à franchir les autres étapes qui elles même nous invitent à la mission. Dans la 2ème étape, les hommes avancent, ils sont marqués par l’expérience du mal qu’ils viennent de vivre (la croix et la passion) Et si l’Église qui accepte d’être du côté de Jésus, elle se met dans la position d’ouvrir le Livre des Écritures et de trouver dans les Écritures le lieu de discernement des événements du monde.

Comment les membres des IS relèvent aussi le défi de l’Église de France aujourd’hui qui tourne autour de la 1ère annonce. Vous n’avez pas à être à côté de cet effort de l’Église. Quand on dit 1ère annonce, ce n’est pas forcément dans l’ordre chronologique des grands discours, c’est dans l’annonce de ce qui est premier pour nous, de ce qui est primordial. Comment dans la vocation d’IS se conjugue aussi avec cette dimension apostolique, de rendre compte de l’espérance qui est en nous, avec nos mots à nous, dans les situations où on est. Ça va être forcément différent suivant la situation professionnelle où le lieu où vous passez votre retraite.

La 3ème étape en se situant du côté de Jésus, l’Église est invitée à aller jusqu’à la reconnaissance que c’est dans les sacrements qu’on reçoit le salut.

Intervention de Monseigneur Roland

Intervention de Monseigneur Roland

(Président de la Commission épiscopale de la Vie Consacrée)

A la Conférence Nationale des Instituts Séculiers en France

(Forum de Chevilly Larue – 2013)

 

Un 1er point : le contexte social présent.

Qu’est-ce qui touche les gens, qu’est-ce qui fait autorité ?

Nous l’avons entendu hier, ce qui touche les gens, ce ne sont pas les institutions ecclésiales ou autres. Les figures traditionnelles d’autorité sont en crise.

Ce qui touche aujourd’hui, ce sont des témoignages personnels.

Je voudrais insister sur les gens qui sont témoins par la cohérence de leur vie. Le pape Paul VI disait que notre monde n’a pas besoin de maître mais de témoins. Tout récemment, le Times a élu le pape François comme personnalité de la ville. Avec lui, on voit quelqu’un qui est témoin dans sa manière d’être, dans sa simplicité de vie.

Ce qui touche aujourd’hui, ce sont des gens qui sont habités, habité par une présence. Il y a des gens qui sont des hommes politiques charismatiques, il y a des gens qui sont des animateurs socioculturels de talent. Être habité en profondeur touche réellement.

Ce qui touche aussi, ce sont des gens que l’on voit libre, d’une liberté intérieure. C’est une liberté intérieure qui est liée à une présence. Présence d’un autre.

C’est une liberté qui n’est pas à confondre avec des comportements libertaires, des comportements de personnes qui sont désordonnées, qui sont déstructurés. C’est la liberté profonde de celui qui est habité par un Autre.

On est touchée aussi par des gens qui vivent dans la désappropriation d’eux même, des gens qui ne cherchent pas à se valoriser, qui ne cherche pas à se mettre en avant. Des gens qui ne fonctionnent pas à la séduction (c’est un mode parfois pervers). Des gens qui ne revendiquent rien pour eux-mêmes, des gens qui ne cherchent pas la gratification personnelle dans ce qu’ils font, mais des gens qui œuvrent dans la gratuité et le désintéressement.

On est touchée aussi par les gens qui apportent la vie dans un monde qui est  en quête d’espérance profonde. Des gens qui apportent l’espérance, qui apportent le goût de vivre, surtout dans un pays comme le nôtre qui est largement touchée par le phénomène du suicide. Il y a besoin de donner goût à la vie.

On est touché aussi par des gens qui s’adressent à tous, des gens qui ne font exception de personne. Des gens qui sont témoins de l’universalité, des gens qui construisent la communion.

Je constate que les membres d’institut séculier font parti de ces témoins qui sont attendus, de ses témoins qui sont crédibles avec un atout majeur qui est la proximité.

Vous êtes présents dans le monde ordinaire, dans le monde quotidien. Votre vie rejoint le monde dans le quotidien, rejoint les gens dans le concret de leur vie quotidienne.

C’est important d’entendre ça pour vous conforter, pour vous confirmer dans l’action qui est la vôtre. Vous êtes de ces témoins qui sont attendus, qui sont crédibles parce qu’il y a l’habitation d’une présence, parce qu’il y a cette liberté, parce qu’il y a désappropriation de soi,  parce qu’il y a l’apport de la vie, de l’espérance et parce qu’il y a une adresse universelle..

Un 2ème point sur lequel je voudrais attirer votre attention, c’est que vous pouvez aider  profondément notre monde, un monde qui fuit la solitude. On est dans un contexte où les hommes fuient la solitude de multiples manières : une solitude qui nous amène à penser, à réfléchir à notre vie, au sens de notre vie. Dans ces cas-là, on n’est pas affronté à sa finitude. On est un homme qui se veut tout puissant, qui ne veut pas qu’on lui rappelle sa fragilité.

Le témoin lui, va accepter ses fragilités et celle des autres,  il va vivre avec modestie.

Les gens fuient la solitude; quand on accepte la solitude, on accepte la rencontre d’un autre, de cet hôte intérieur, celle de Dieu.

Dans le monde d’aujourd’hui où l’on revendique l’autonomie, où l’ on revendique la construction par soi-même « je n’ai besoin de personne…. Ni Dieu ni maître » Tout cela marque profondément notre culture. Dans ce contexte,  les gens fuient la solitude pour ne pas se trouver face à leur finitude, face à eux-mêmes et face à Dieu.

Je crois que vous êtes des personnes capables d’offrir une possibilité de vivre une solitude habitée qui n’est pas une solitude d’indépendance, d’une surévaluation de l’égo. Vous offrez la possibilité de rencontrer des personnes qui ont un espace intérieur à nourrir et à construire.

Vous avez beaucoup insisté sur l’écoute de l’esprit saint. Il y a une attitude d’écoute, il y a un silence qui n’est pas mortifère mais un silence qui permet l’écoute, l’écoute de cette hôte intérieur qui est l’esprit saint

Vous montrez justement, par une vie unifiée, comment on peut vivre une solitude qui n’est pas une solitude désertique ou désespérée, mais une solitude qui ouvre à l’écoute de l’Esprit et qui s’unifie autour de cette écoute. Vous montrez comment on peut bien assumer sa finitude humaine, qu’il y a un commencement et une fin sur cette terre.

Vous montrez, comment aujourd’hui on peut être capable d’un choix définitif dans une société du non choix. La société tout entière est adolescente, le propre de l’adolescence est qu’il n’a pas encore fait de choix et cette société nous invite à ne pas faire de choix puisqu’elle  nous demande d’être capable de changer de travail plusieurs fois dans sa vie.

Vous montrez aussi que cette solitude n’est pas individualiste, cette solitude est ouverte sur la communion, la communion universelle. Ne pas confondre capacité d’autonomie et indépendance. Nous sommes  faits pour la dépendance par ce que nous sommes à l’image d’un Dieu Trinité Père fils esprit saint, nous sommes faits nous-mêmes pour la relation.

On a ce cadeau à faire à notre monde qui fuit la solitude de multiples manières.

Un 3ème  temps, je voudrais souligner quelques points forts dans les témoignages entendus.

Nous avons été marqués par ce qui nous réunissait, ce qui nous était commun, c’était plus fort que par ce qui nous différenciait.

Je voudrais, avez vous, souligné l’admiration devant la multiplicité des instituts suscités par l’esprit saint.

C’est un même Esprit Saint qui suscite des instituts différents pour répondre à l’évangélisation. On peut admirer, contempler ce que suscite l’esprit. On voit bien que ces instituts vont dans le même sens, il y a des colorations différentes mais il y a une ligne de fond qui est là et aujourd’hui nous avons été amenés à vivre cette communion fraternelle  profonde dans les différences légitimes.

Pour résumer les traits communs aux différents instituts, c’est le mystère de la Visitation. Le mystère de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth exprime bien l’essence de la vocation des instituts séculiers.

Une personne disait : « il s’agit de porter Jésus en moi pour le donner. Il s’agit de laisser Jésus vivre en moi pour qu’il soit sauveur ». C’est tout le mystère de la Visitation, c’est Marie qui porte en son sein Jésus et qui rend visite à sa cousine Élisabeth.

Vous nous avez signalé l’importance de la prière, de l’oraison, des sacrements, de l’eucharistie en particulier, de l’adoration  de l’écoute de la Parole, de la méditation de l’écriture. Il s’agit d’avoir cet espace d’intériorité dans lequel on se laisse habiter et transformer par le Christ. C’est un élément qui est commun à toutes les vocations dans les différents instituts.

Je voudrais souligner la dimension mariale : « faire alliance avec Marie dans sa mission maternelle » comme le souligner quelqu’une d’entre vous. C’est la mission maternelle de l’église tout entière que vous vivez d’une manière toute particulière. Vous donnez à voir le visage de l’Église mère des hommes, porteuse de la vie. Cette dimension mariale est fortement présente dans les instituts séculiers.

Un 4ème  aspect : Votre présence dans la vie quotidienne ordinaire, c’est ce que l’on voit dans la Visitation : Marie rend visite à sa cousine. C’est dans le cadre domestique, c’est dans le cadre de la vie tout court, dans les services les plus banals, les plus simples. C’est là que se vit cette rencontre avec le Christ.

Une présence aussi ordinaire et quotidienne avec les plus fragiles dans notre société aujourd’hui, vos instituts savent être présents   avec des gestes simples, banals, auprès des personnes les plus fragiles.

Les instituts auquel vous appartenez ont pour vocation d’être témoin de la miséricorde de Dieu Il s’agit, de dire : « Quelle que soit ton histoire, tu es aimé de Dieu». La miséricorde de Dieu ouvre des horizons infinis, donne une espérance dans un monde qui manque d’espérance. Nous avons à dire cette bonne nouvelle.

Importance aussi de noter la sobriété de vie. Le témoignage de vie, c’est-à-dire manifester où est l’essentiel. Ce n’est pas tout de le dire avec des mots, il est aussi important de le dire avec tout son être et par l’observance des conseils évangéliques, par une vie toute simple, par le choix d’un célibat pour Dieu, par le choix d’une vie sobre dans la pauvreté, par l’obéissance à une règle, à des exigences. Cette sobriété de vie, c’est ce qui touche les gens et qui rend crédible tout le reste..

C’est une vocation qu’il faut faire davantage connaître. Il y a un travail à faire pour sensibiliser les prêtres et les évêques pour faire connaître cette belle vocation. Les instituts ont à être présents dans les conseils diocésains de la vie consacrée. Il y a aussi des lieux où il faut être présent : site Internet, groupe de jeunes professionnels.

Et l’année 2015 sera l’année de la vie consacrée, il s’agit aussi d’être présent tout au long de cette année. Là il y a un enjeu important pour faire connaître les instituts séculiers.

Publications CNISF

Exposition de la CNISF 2017, pour les 70 ans de Provida Mater Ecclesia

Retrouvez les 7 panneaux de l’exposition en cliquant sur l’image ci-dessous

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Session de travail de la CNISF à Chevilly en 2017 : « L’appel à une consécration dans la vie séculière »

Colloque de la CNISF en 2015

« Appelés au cœur du monde avec le cœur de Dieu » par Dr Christoph Theobald, Sr Sylvie Robert, Mgr Roland et Père J.P. Durand (éditions Bayard)

Session de travail de la CNISF en 2013

Vivre la communion : Accents spirituels communs des Instituts séculiers – Richesses de nos diversités. (Brochure)

Vivre la consécration séculière au cœur de la vie professionnelle

« Vivre la consécration séculière au cœur de la vie professionnelle » : Pierre Langeron en 2012 (Brochure)

Rencontre européenne – pèlerinage à Lourdes 2010 (Brochure)

De quelques aspects de la mission des IS dans le monde

« De quelques aspects de la mission des IS dans le monde » : Yves Gouyou, 2009 (la mission des IS)

Documents récents

Message du pape à l'Assemblée générale de la CMIS du 16 août 2016, Cardinal PAROLIN.

Message du Cardinal Pietro Parolin,

Secrétaire d’état au nom du Saint-Père François

à l’Assemblée Générale de la conférence mondiale des Instituts séculiers

Du Vatican, le 17 Août  2016

Madame*,

À l’occasion de la prochaine Assemblée de la Conférence Mondiale des Instituts séculiers, le Saint Père adresse à vous et à tous les participants ses salutations cordiales et vous assure de sa proximité dans l’affection, la sollicitude pastorale et surtout dans la prière, afin que le Saint Esprit rende féconde cette rencontre qui a comme sujet: Soyez au cœur du monde, avec le cœur de Dieu.

L’originalité et la particularité de la consécration séculière se réalisent quand la sécularité et la consécration vont de pair dans l’unité de la vie. Nous pouvons dire que cette synthèse est aujourd’hui le plus grand défi pour les Instituts séculiers.

De manière lumineuse, le bienheureux Paul VI a saisi et explicité l’essence de la vocation séculière avec ces mots : « D’une façon mystérieuse vous êtes au point de rencontre de deux puissants courants de la vie chrétienne et vous accueillez les richesses de l’une et de l’autre. Vous êtes laïcs, et consacrés comme tels par les sacrements du Baptême et de la Confirmation ; mais vous avez choisi d’accentuer votre consécration à Dieu par la profession des conseils évangéliques, assumés comme obligation par un lien stable et reconnu. Vous demeurez laïcs, engagés dans les valeurs séculières qui sont propres et particulières au laïcat (voir Lumen gentium, 31) ; mais votre sécularité est une « sécularité consacrée » ; et le mot « Consécration  «  exprime la structure intime et secrète qui soutient votre être et votre agir. C’est là que réside votre richesse profonde et cachée, que les hommes au milieu desquels vous vivez ne savent pas expliquer et que souvent ils ne peuvent même pas soupçonner.  Votre consécration baptismale est devenue plus radicale à la suite d’une plus grande exigence d’amour suscitée en vous par l’Esprit Saint. Il s’agit d’une consécration qui ne revêt pas  la même forme  que celle propre aux religieux ; elle est cependant telle qu’elle vous conduit à choisir fondamentalement de vivre selon les Béatitudes de l’Évangile. C’est ainsi que vous êtes réellement consacrés et réellement dans le monde. (Discours aux participants au Congrès international des Instituts séculiers, 20 Septembre 1972)

On demande aujourd’hui aux Instituts séculiers une synthèse renouvelée, avec le regard toujours fixé sur Jésus, et en même temps immergés dans la vie du monde. Faire la synthèse entre consécration et sécularité signifie tout d’abord tenir ensemble  ces deux aspects sans jamais les séparer . Cela signifie aussi les concilier et non pas les superposer : car la superposition amènerait à vivre de façon formaliste, à suivre des pratiques diverses sans que cela entraîne un changement dans la façon de vivre les relations  avec les frères et avec le monde. Faire la synthèse signifie enfin que l’on ne doit pas subordonner un élément à l’autre: sécularité et consécration doivent aller de pair, l’une a besoin de l’autre ;  on n’est pas d’abord laïcs et ensuite consacrés , ni d’abord consacrés et par la suite laïcs ; on est en  même temps des laïcs et des consacrés . De cela découle une autre conséquence très importante : il faut un discernement continu, qui aide  à réaliser cet équilibre, et aussi une attitude qui aide à trouver Dieu en  toute  chose.

D’où l’importance fondamentale de la formation , qui doit amener  les membres  des Instituts séculiers à répondre totalement  à la mission de leur propre Institut,  et qui doit susciter un engagement toujours nouveau et profond avec le Christ qui appelle et qui envoie, tout en se mettant en jeu dans la réalité du monde d’aujourd’hui. Une telle formation est particulièrement exigeante , parce qu’elle exige  un effort continu pour unir consécration et sécularité, action et contemplation , sans le soutien d’une organisation communautaire de vie de prière et de travail. Si toutefois  on essaie  de rester constamment ouvert à la volonté de Dieu, on aura ce regard de foi qui amène à découvrir le Christ qui est présent toujours et partout. Il est donc nécessaire de former à un intense rapport personnel avec Dieu, qui sera en même temps enrichi par la présence des frères. La vie communautaire n’est pas requise, mais la communion avec les frères est essentielle. Toute la vie doit être animée et marquée par la communion avec Dieu et avec le prochain.

L’engagement dans la sécularité est un exercice de longue haleine et sur des vastes  horizons. Il faut donc  une attention continue aux signes des temps : l’histoire doit être lue, comprise et interprétée, il faut s’y insérer de façon constructive et féconde afin de laisser une empreinte évangélique et de contribuer ainsi, selon les différentes responsabilités, à l’orienter vers le Royaume de Dieu. Cette vocation implique donc une tension continue pour réaliser une synthèse entre l’amour pour Dieu et l’amour pour les hommes, en vivant une spiritualité capable de conjuguer les critères qui viennent « d’en haut », de la grâce de Dieu, et les critères  qui viennent « d’en bas », de l’histoire humaine. La croissance dans l’amour pour Dieu conduit inévitablement à une croissance dans l’amour pour le monde, et vice-versa.

Guidés par l’Esprit Saint dans vos actions, vous introduisez dans le monde la logique de Dieu, en contribuant ainsi à réaliser cette  humanité  nouvelle qu’Il veut. C’est Dieu qui réalise la synthèse entre sécularité et consécration. Grâce à Lui, on peut exercer une action prophétique avec le discernement et la créativité suscités par l’Esprit. Un discernement difficile pour comprendre et interpréter les signes des temps, pour accepter la complexité, le caractère fragmentaire et la précarité de notre temps. Une créativité capable d’imaginer des solutions nouvelles, d’inventer des réponses inédites et plus adaptées aux nouvelles situations qui surgissent. Accompagner l’humanité en chemin est pour vous une réalité théologique ; la recherche du dialogue et de la rencontre, qui vous demande de devenir des hommes et des femmes de communion dans le monde , en est un élément  essentiel.

Vous êtes donc appelés dans le Christ à être des signes et des instruments de l’amour de Dieu dans le monde, des signes visibles d’un amour invisible qui tout pénètre et qui veut tout racheter pour ramener toutes les choses à la communion trinitaire, origine et accomplissement ultime du monde.

En résumé , nous pouvons dire qu’il est particulièrement urgent de soigner la vie de prière : être des femmes et des hommes de  prière, d’amitié intime avec Jésus, en le laissant devenir le Seigneur de notre vie ; et  soigner la vie de famille : vous n’avez pas à vivre en communauté, mais vous devez être un foyer ardent auquel beaucoup d’hommes et de femmes  puissent venir puiser la lumière et la chaleur pour la vie du monde, comme Saint Jean Paul II vous l’a dit (voir Discours aux participants au Symposium international sur « Provida Mater Ecclésia », 1er Février 1997). Précisément parce que vous êtes dispersés dans le monde comme le levain et le sel, vous devez être des témoins de la valeur de la fraternité et de l’amitié. L’être humain n’est pas une île ; nous devons éviter de tomber dans l’indifférence vis-à-vis des autres. Si votre tâche est de transfigurer le monde en rétablissant l’ordre de la création, il faut crier avec votre vie à l’homme d’aujourd’hui qu’il est possible d’avoir une nouvelle façon d’être, de vivre, de se confronter avec le monde et avec les autres, d’être des femmes et des hommes nouveaux en Christ. Avec la chasteté, montrer qu’il existe une autre manière d’aimer avec un cœur libre comme celui du Christ, dans le don de soi ; avec la pauvreté  réagir à l’esprit de consommation qui dévore spécialement l’Occident, et dénoncer avec votre vie et aussi notre parole, quand c’est nécessaire, les nombreuses injustices contre les pauvres de la terre ; avec l’obéissance, être témoins de la liberté intérieure contre l’individualisme et l’orgueil. Être « l’aile avancée » de l’Eglise dans la nouvelle évangélisation. Mais aucune nouvelle évangélisation n’est possible si elle ne part pas de la nouveauté de la vie, qui fait siens les sentiments du Christ et son oblation jusqu’à la mort. Le plus grand défi est donc aussi pour les instituts séculiers d’être des écoles de sainteté. Un style particulier de sainteté devrait ressortir de chaque Institut, une sainteté incarnée dans les activités quotidiennes, dans les petits et grands événements où fleurit la créativité de la foi, de l’espérance et de la charité. La Vierge Marie est le modèle parfait de cette spiritualité incarnée. Constamment unie au Fils dans la vie quotidienne et dans les préoccupations familiales, elle menait une vie normale en toute chose, semblable à celle de tant d’autres, et elle collaborait ainsi à l’œuvre de Dieu. En demeurant unis à Elle, on aura certainement la garantie d’avancer sur le chemin de la sainteté séculière.

Un autre élément indispensable pour contribuer concrètement à la nouvelle évangélisation est de vivre l’amour fraternel . J’ai mentionné tout à l’heure l’importance de la communion : tous les membres des Instituts séculiers sont appelés à la vivre, dans les situations ordinaires du monde, seuls, en famille, dans des groupes de vie fraternelle, selon leur  propres constitutions, et en participant activement à la vie de l’Institut. Au cours de la  dernière Cène, Jésus a prié le Père pour tous ses disciples, demandant pour eux la grâce de l’unité. Seule une communauté qui, malgré les limites humaines, manifeste l’amour entre ses membres, est crédible et rend visible l’amour de Dieu, la gratuité, la fidélité et la tendresse de son amour. Le Fils de Dieu, par son incarnation,  a porté aux hommes le don de la fraternité. Dans le Christ, nous sommes tous frères et tous des enfants de Dieu. L’amour de chacun de nous envers tous les autres, des plus proches aux plus éloignés, est précisément le seul moyen que Jésus nous a montré pour trouver la voie du salut.

Quelle humanité est devant vous ? Des personnes qui ont perdu la foi ou qui vivent comme si Dieu n’existait pas, des jeunes sans valeurs et sans idéaux, des familles désagrégées, des chômeurs, des personnes âgées et isolées, des immigrés… « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Matthieu 11,28). En prononçant ces mots, Jésus vous indique la voie. Que de visages croisez-vous dans les rues, en allant au travail ou en faisant les courses ! Que d’occasions avez-vous pour soulager, encourager, donner de l’espoir, consoler ! C’est cette vie dans le monde  (« in saeculo vivantes » canon  710) qui constitue la « sécularité », la caractéristique commune  de tous les Instituts séculiers. Cette sécularité est toutefois vécue de manière différente par les différents Instituts, en particulier les clercs par rapport aux laïcs.  Le prêtre séculier et le laïc sont tous les deux dans le monde, mais leur relation avec le monde est différente. Les prêtres séculiers s’engagent à cultiver une vive sollicitude pour les personnes affligées par différentes pauvretés, ils accompagnent tous ceux qui vivent leur foi au cœur des engagements humains. Et surtout avec l’Eucharistie, le prêtre séculier participe de façon particulière à l’offrande du Christ au Père, offrande qui obtient la grâce qui régénère l’humanité.

Voilà votre voie : appelés par le Seigneur à le suivre dans le monde, portez l’amour pour le monde, d’abord en L’aimant de tout cœur, et en aimant chaque frère avec un cœur de père et de mère. Ne vous faites pas prendre par l’habitude de devenir « insipides ». « Si le sel perd sa saveur, avec quoi l’assaisonnera-t-on ? » (Luc 14,34)

Chère Madame, voici les réflexions et les exhortations que le Saint Père me charge de vous transmettre. Il les accompagne d’une prière spéciale pour vous et pour tous les membres des Instituts séculiers.  En vous demandant de bien vouloir prier pour Lui, il vous donne de tout cœur sa Bénédiction Apostolique.

En vous offrant mes vœux personnels pour votre Assemblée, je profite de la circonstance pour vous renouveler l’expression de mes sentiments distingués.

Votre très dévoué

Pietro Card. PAROLIN

Secrétaire d’État

*Madame
NADÈGE VÉDIE
Présidente du Conseil Exécutif
Conférence Mondiale des Instituts Séculiers
Piazza San Calisto, 16
00153 ROME

Consécration et sécularité, Lettre aux évêques de l’Église catholique sur les Instituts séculiers

… par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique 21 juin 2017 [Lire en ligne].

Consécration séculière des Prêtres, membres d’un Institut Séculier

Par Robert Daviaud, prêtre du diocèse de Luçon, membre du Prado : Consécration séculière des Prêtres, membres d’un Institut Séculier (colloque CNISF octobre 2017) [Lire en ligne].

Message du pape François à la Conférence italienne des Instituts séculiers octobre 2017

Chers frères et sœurs !

A l’occasion du 70èmeanniversaire de la constitution apostolique Provida Mater Ecclesiae, la Conférence italienne des Instituts séculiers, sous le patronage de la congrégation pour les instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, vous a convoqués sur le thème « Au-delà et au milieu. Instituts séculiers : histoires de passion et prophétie pour Dieu et pour le monde ». Je vous fais à tous mes plus cordiales salutations, et vous souhaite un fructueux congrès.

Ce document du pape Pie XII fut pour ainsi dire un texte révolutionnaire : il décrit en effet une nouvelle forme de consécration : celle de fidèles laïcs et de prêtres diocésains appelés à appliquer les conseils évangéliques au sécularisme dans lequel ils sont plongés en vertu de leur condition existentielle ou de leur ministère pastoral. La nouveauté et la fécondité des Instituts séculiers reposent donc sur une conjugaison entre la consécration et le sécularisme, en pratiquant un apostolat de témoignage, d’évangélisation – spécialement pour les prêtres – et d’engagement chrétien dans la vie sociale – spécialement pour les laïcs, auquel il nous faut ajouter la fraternité qui, sans être déterminée par une communauté de vie, représente toutefois une vraie communion.

Dans le sillon tracé par Provida Mater, vous êtes appelés aujourd’hui à être d’humbles porteurs, des porteurs passionnés, en Jésus Christ et dans son Esprit, du sens du monde et de l’histoire. Votre passion naît de l’étonnement toujours nouveau que suscite en vous le Seigneur Jésus, que suscite sa manière unique de vivre et d’aimer, de rencontrer les personnes, de guérir la vie, de consoler. Votre présence « à l’intérieur » du monde n’est donc pas seulement une condition sociologique mais une réalité théologique qui vous permet d’être attentifs, de voir, d’écouter, de compatir, de « vous réjouir avec… », de comprendre les nécessités.

Cela veut dire être des présences prophétiques de manière très concrète. Cela signifie apporter dans le monde, dans les situations que nous vivons, la parole que nous écoutons de Dieu. Voilà ce qui caractérise la laïcité au sens propre du terme : savoir dire cette parole que Dieu tient à dire sur le monde. Où « dire » signifie davantage « agir » que « parler ». Nous disons ce que Dieu veut dire au monde, en agissant dans le monde. Ceci est très important. Surtout à une époque comme la nôtre où, face aux difficultés, on peut être tentés de s’isoler dans le confort d’une petite vie sûre, de se retirer du monde. Vous aussi vous pourriez tomber dans cette tentation. Mais votre place est d’être « à l’intérieur » comme une présence qui transforme au sens évangélique du terme. Le chemin est certes difficile. Il comporte le port de la croix, mais le Seigneur veut le parcourir avec vous.

Votre vocation et mission est d’être attentifs, d’un côté, à la réalité qui vous entoure en vous demandant toujours : Que se passe-t-il ? En ne vous arrêtant pas à la surface mais en allant plus au fond ; et en même temps, au mystère de Dieu, pour le trouver là où Il est en train de se manifester. Etre attentifs au monde avec le cœur plongé en Dieu.

Je voudrais enfin vous suggérer quelques attitudes spirituelles qui peuvent vous aider sur ce chemin et que l’on peut résumer en cinq verbes : prier, discerner, partager, donner courage et être sympathique.

Prier pour être unis à Dieu, proches de son coeur. Ecouter sa voix face à tout événement de la vie, en vivant une existence lumineuse qui prend en main l’Evangile et le prend vraiment sérieusement en main.  Discerner c’est savoir faire la distinction entre les choses essentielles et celles qui ne le sont pas, qui sont secondaires ; c’est affiner cette sagesse, à cultiver jour après jour, qui permet de voir quelles sont les responsabilités à assumer et les tâches prioritaires. Il s’agit d’un parcours personnel mais également communautaire, pour lequel l’effort individuel ne suffit pas. Partager le sort de chaque homme et chaque femme : même si les événements du monde sont tragiques et obscurs, je n’abandonne pas les sorts du monde, parce que je l’aime, comme et avec Jésus, jusqu’à la fin.

Donner courage : avec la grâce du Christ ne jamais perdre la confiance, qui sait voir le bien en toute chose. C’est l’invitation que nous recevons aussi à chaque célébration eucharistique : « Elever nos cœurs ». Avoir de la sympathie pour le monde et pour les personnes. Même quand on fait tout pour nous la faire perdre, être animés de cette sympathie qui nous vient de l’Esprit du Christ, qui nous rend libres et passionnés, fait que nous « sommes dedans », comme le sel et le levain.

Chers frères et sœurs, puissiez-vous entrer dans le monde comme l’âme dans le corps (cf. Lettre à Diognète, VI, 1), témoins de la Résurrection du Seigneur Jésus. C’est ce que je vous souhaite. Que ma prière et ma bénédiction vous accompagnent.

Du Vatican, 23 octobre 2017

Livres

François MORLOT, Des chrétiens comme les autres : Les instituts séculiers, Desclée de Brouwer, 1984

Pierre LANGERON, Les instituts séculiers, une vocation pour le 3e millénaire, Le Cerf, 2003

Marie-Antoinette PERRET, « Une vocation paradoxale » : Les instituts séculiers féminins en France (XIXè-XXè siècles), éditions du Cerf, 2000.